Article inutile du samedi soir, bonsoir.
Aux vues de la conjoncture actuelle, je n'ai qu'une chose à dire : revenir de vacances, chez moi, ça craint du boudin. Pourtant, dans la catégorie « choses relous de la vie » à base de Sécu incompétente, de patronne un peu trop tarée, de salaire de misère et de journées tellement longues qu'on irait bien se couper la tête quelquefois, je sais qu'il y a bien pire et je l'ai moi-même vécu. Mais revenir de vacances, ça ne passe pas. Ça fiche mon moral dans un état aussi lamentable qu'insupportable.
Je suis revenue de vacances aujourd'hui, et c'est comme si on m'avait interrompue dans mon rêve. C'est comme si je rêvais de choses trop biens, que je me disais « trop cool, ma vie s'améliore enfin » et qu'ensuite je me réveillais en sursaut et que je voyais que ce n'était pas la réalité. Voilà l'effet que ça me fait : un retour à la réalité. Jusqu'ici, c'est doux, ça va, on peut survivre. Sauf que la réalité, j'ai beaucoup de mal à y revenir. Pourtant, lorsque je passe mes vacances chez moi, tout se passe bien. Mais lorsque je pars à la campagne, à la mer, bref, dès que je pars ailleurs, loin, il faut m'y arracher.
Je ressens le besoin de prolonger mon isolement, de m'enrouler dans ma couette et de maudire le monde. Je me crée une bulle dans laquelle je nie être revenue ici.
Le problème, c'est peut-être ici. Je n'aime pas ici. Je l'ai déjà dit dans un article. Je n'aime pas Paris, la région parisienne, tout ce qui ressemble de près ou de loin à une grande ville. J'aime la campagne, les paysages, les vieilles maisons, les vieux jardins, les petits vieux, les petits commerçants, les villages, les champs, la pluie, j'aime la nature et j'aimerais y vivre, y rester toute ma vie.
En fait, je ne sais pas ce qui est préférable pour mon bien. M'y emmener et arracher une partie de moi pour me faire revenir à ce quotidien de con. Ou m'épargner ce plaisir pour m'épargner la souffrance qui la suit de près.
Je philosophie finalement sur un truc que tout le monde vit plus ou moins et personne n'en fait tout un camembert. J'ai l'impression d'être la nostalgie incarnée, de ne pas pouvoir quitter quelque chose sans que tout s'effondre à l'intérieur. A peine arrivée dans ma chambre que j'étais déjà en train de m’assommer le moral à coups de : « et dire qu'hier, à cette heure-ci, on était au restaurant ensemble... » ou de : « Et dire que y a trois jours je me réveillais dans l'Indre et je câlinais mon copain à Chateauroux et maintenant je suis ici », ou même, histoire de m'auto-détruire : « Et dire que dans 40 heures et dix minutes c'est la reprise, alors que lundi dernier je fêtais le nouvel an en amoureux ». Heureusement que mon chien pointe parfois son museau dans ma chambre pour me rappeler que lui il est cool et il est là avec moi.
J'ai quand même tenté de trouver une solution à ce puits sans fond. Alors, ok, Paris ce n'est pas fait pour moi, je vais devoir y rester un bon bout de temps et malgré mes rêves les plus fous, je ne peux venir que rarement à la campagne, en vacances, là où la vie me fait vraiment du bien.
Alors j'ai trouvé la solution la plus simple et la moins économique qui soit : plus tard, j'aurai une maison autre part. Pas à Paris. Même pas en Île-de-France, non ! AUTRE PART.
Parole de scout. Cette idée me fait un peu de bien, malgré tous les inconvénients notables tels que le prix d'une maison, le nombre très limité de perspectives professionnelles en province, la certitude que je n'aurais jamais un salaire de ministre vu que mon top 15 des métiers envisageables n'est constitué que de métiers payés le SMIC (existe-t-il dans ce putain de pays un métier qui ne soit pas derrière un bureau et qui ne soit pas payé le minimum, zut?), et surtout le fait non négligeable que l'homme avec qui je suis censée voir ma vie future déteste la campagne. Ça fait une méga-brochette de freins, mais pas de soucis : j'y arriverai. Il le faut. Et j'emmènerai mon chien avec moi, parce que lui aussi, il aime la campagne, l'herbe bien fraîche et les paysages à perte de vue. Mon chien aime les mêmes choses que moi, alors pour son bonheur, je l'achèterai ma punaise de maison. Pour être heureuse, un jour, de rentrer de vacances.
Je me tourne en dérision dans cet article, parce que franchement
je fais peine à voir depuis mon retour. Un petit coup d'oeil au gif pour voir...