Synopsis (AlloCiné) : Printemps 1958. Rose Pamphyle (Déborah François), 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d’une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard (Romain Duris), 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance, cherche une secrétaire. L’entretien d’embauche est un fiasco. Mais Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. La jeune femme réveille malgré elle le sportif ambitieux qui sommeille en Louis… Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique. Qu’importent les sacrifices qu’elle devra faire pour arriver au sommet, il s’improvise entraîneur et décrète qu’il fera d’elle la fille la plus rapide du pays, voire du monde ! Et l’amour du sport ne fait pas forcément bon ménage avec l’amour tout court…
Un savant mélange du génie rétro à la française dans le style de OSS 117 ou de Potiche, saupoudré de folie compétitive, avec une pointe de romance. Ajoutez à cela un soucis de l'esthétisme propre aux années 50 poussé à son paroxysme par le réalisateur, Regis Roinsard, dont c'est le premier film. Et ce dès le générique très coloré, conçu clairement tel un hommage à ceux de Saul Bass qui était THE maître des génériques de films à l'époque où prends place l'histoire de Populaire. Ou encore Maurice Binder, qui a créé celui du film Charade avec Audrey Hepburn, mais aussi quatorze génériques des films de James Bond entre 1962 et 1989. On ne peut imaginer meilleur moyen pour se plonger tout de suite dans l'atmosphère so fifties...
Romain Duris s'essaie ici à la comédie. Ce qu'il ne réussi pas toujours durant le film. Ou peut être est-ce moi, qui n'arrivais pas à le dissocier de ses précédents rôles bien plus dramatiques. Il est néanmoins très touchant et attachant de ce rôle d'éternel second que ce soit dans son métier d'assureur ou dans le cœur de son amour de jeunesse. Tout ceci avant que Rose Pamphyle (excellente Déborah François) ne fasse irruption dans son bureau et ne bouleverse an jamais sa vie. Le compétiteur qui sommeille en lui se réveille alors dés que les doigts de la jeune provinciale se posent sur le clavier d'une machine à écrire. Il voit alors le potentiel et embarque alors sa secrétaire, et le spectateur par la même occasion, dans une compétition que nous n'aurions jamais pensé élevé au rang olympique. Et pourtant c'est la pure vérité. Néanmoins on ne peut s'empêcher de sourire quand le réalisateur succombe à l'envie de nous servir une scène de duel de tapage à la machine au ralenti. Comme toute œuvre sportive qui se respecte.
Ce film est une occasion de se replonger dans cette époque que la série Mad Men a élever au rang de perfection du vintage. Et Populaire n'a rien a envier à sa grande sœur télévisuelle tant le soucis de l'authenticité a été poussé à l'extrême pour le plus grand plaisir de Duris, et nous par la même occasion. Pour donner une idée chiffrée, le budget costumes atteignait 20% du total. Bien loin des 5% habituels. Et les acteurs ne sont pas en reste, entre monsieur qui a fait le pleins de films portraiturant la France d'alors pour faire sienne les habitudes de l'époque. Ou mademoiselle effectuant pendant des moins des cours intensifs de tapages à la machine à écrire (apprenant à fonctionner tout d'abord avec les dix doigts puis gagnant en vitesse), de piano et même de danse. Un entrainement digne d'une réelle athlète olympique.
Sans oublier la présence au casting de la superbe Bérénice Bejo, dans son premier rôle post-cataclysme artistien, toute auréolée de son son incroyable succès planétaire et de la pluie de récompenses qu'elle a reçu avec The Artist. Ici elle brille dans son rôle d'ex petit amie du personnage de Duris. L'acteur qui interprète son mari, Shaun Benson, est tout aussi irrésistible avec son charme et son flegme américain. Sans oublier son so cute accent bien sûr. Pas étonnant que la belle l'est préféré au cocorico agent d'assurance.
CONCLUSION : Un pure moment de vintage bonheur avec des acteurs habités par leurs rôles et un réalisateur plus qu'impliqué à faire de son premier long lettrage une merveille. Un pure hommage aux fifties pensé en détails. Sans oublier celui à la compétition de tapage à la machine à écrire depuis longtemps tombé dans l'oubli. Encore plus aujourd'hui alors que votre votre fidèle sujet ici présent achève d'écrire ces mots via le clavier tactile de son iPod... Un tout autre monde.