Sylvie Brien
Gallimard
150 pages
Résumé:
Québec 1921. Quels terribles secrets abrite le sinistre pensionnat de Saint-Elme ? Qui sont ces enfants qu'on y retient prisonniers ? Quand un incendie criminel se déclare, Vipérine Maltais, la jeune collégienne détective, mène l'enquête tambour battant. Et tant pis s'il faut pour cela se faire quelques ennemis mortels. Qu'on se le dise : Vipérine n'a pas froid aux yeux ! Embrouilles, mystères, mensonges... Tout le monde n'y voit que du feu. Sauf Vipérine, Bien sûr.
Mon commentaire:
Ce roman met en scène une partie peu reluisante de l'histoire canadienne, soit la création de pensionnats pour jeunes indiens. Ces pensionnats qui ont eu cours au Canada, mais aussi au Québec, étaient conçus pour assimiler les autochtones et faire d'eux, des "êtres moins primitifs". On leur coupait les cheveux, on tentait de les assimiler et de leur faire oublier leurs coutumes et leurs croyances, on les forçait à parler notre langue. Les sévices et les manquements à leur égard étaient légion. Un épisode triste, déplorable et scandaleux de notre histoire.
Cette partie de l'histoire est très peu connue des Canadiens et des Québécois. C'est donc à partir de ce fait historique que Sylvie Brien construit son roman. Plus étoffé du côté historique que la première aventure de Vipérine Maltais, L'affaire du collège indien conjugue histoire et mystère. Toujours très attachante, la perspicace Vipérine vient en aide aux dirigeants du collège qui ont mal à partir avec un incendie qui a fait des ravages...
Cette série, écrite par Sylvie Brien, est toujours de qualité. Qualité au niveau de la langue et de l'histoire. Je ne peux que vous la conseiller si vous n'avez pas encore fait connaissance avec Vipérine!
Un extrait:
"Ah, cette maudite loi sur les Indiens! [...] C'est maintenant au tour de la province de Québec de se la voir imposer! Tous les enfant des prétendus sauvages seront arrachés à leur famille. On les intégrera dans la société jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul qui ne soit devenu un "Blanc". En d'autres mots: civilisé. Cet idiot de surintendant Scott croit qu'en faisant oublier à ces gamins leur langue, leur culture et leur danse du Soleil, ils se transformeront en bons citoyens canadiens. Je me demande bien qui est le plus sauvage..."
p.39
En complément:
Il existe un site web consacré à l'expérience des pensionnats indiens. C'est un site rempli d'informations et de détails pour ne pas oublier ces enfants...
On trouve dans les archives de Radio-Canada, un dossier sur les pensionnats indiens, tout en images...