Ô arbre perdues tes rondeurs, ta beauté
Tes feuilles d’or tombées, balayées, bafouées
Subsistent des moignons de branches torturées
Ils se dressent, bras désemparés de doute
Devant l’église vide et la place déserte
Aux volets tenus clos sur des murs sans pitié
Et puis voici qu’arrive, elle aussi méprisée
La fête d’un dieu nu. Evaporée la myrrhe
Dissipé l’encens. Reste un peu d’or dérisoire
Des guirlandes, des boules aux criardes couleurs
Te déguisent, te cachent et te ridiculisent
Qui te tendra l’éponge rafraichissante et douce ?
Qui te verra, sorti de l’étouffante nef
Accueillir à l’air libre en ton aubier le souffle ?
Qui verra, boursouflant ton écorce meurtrie
Et la branche naissante et l’alliance nouvelle ?
Robert Notenboom,
in A l’embaumée des fleurs,
éditions du Puits de Roulle, 2012.