Un dirigeant, un croisé de l’économie sociale dont parle un
cas que je donne en cours, s’interroge « pourquoi dois-je me battre contre ceux pour qui je me bats ? »
Cette interrogation revient souvent chez les gens avec qui je travaille. Dernièrement,
chez un professeur d’université, et chez l’animateur bénévole d’un club d’anciens
élèves.
J’en suis arrivé à la théorie de la culture clientéliste : dès
que quelqu’un semble vouloir s’emparer d’un sujet, nous nous mettons
mécaniquement en mode assisté. Mais cette explication n’est pas totalement satisfaisante. Car
nous ne sommes pas qu’assistés, passifs, nous sommes surtout « contre ».
Ce qui laisse parfois penser que le Français parasite son bienfaiteur.
Seconde théorie : étant passifs, nous n’aidons pas le
bienfaiteur, du coup son travail est imparfait, et nous le critiquons. La France
n’est-elle pas le pays des critiques (de film, de cinéma, de théâtre, de
musique, de cuisine…) ?
Les Anglo-saxons ont une troisième
théorie. La France est le pays de la médiocrité abjecte. Dès que quelqu’un
semble vouloir s’élever, il est abattu. En effet, son succès aurait mis en
évidence l’échec de ses semblables. Il leur aurait donné mauvaise conscience.