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L’auteur :
Georges Flipo est l’auteur de plus de soixante nouvelles pour la radio (Radio France, France Bleu) et a publié huit livres ; son dernier recueil, Qui comme Ulysse, a été applaudi par la critique et dans les blogs littéraires, avant d’être couronné par le jury du Prix Ozoir’Elles, présidé par Régine Deforges. (Présentation de l’éditeur)
L’histoire :
– Des pingouins ! Vous êtes comme des pingouins sur la banquise, tous à vous renifler, à lustrer votre plumage… Et vous vous serrez l’un contre l’autre, frissonnants, dès que souffle un vent mauvais… Malheur à l’intrus : vous lui souriez, mais vous le regardez les yeux dans les pieds, à guetter sous ses palmes la moindre fissure de la glace, en espérant qu’elle devienne fracture, béante, qu’elle l’entraîne le plus loin possible, et allez, ciao ! Tous ensemble, bien sûr, mais sans plus. Sans les trop vieux, les trop pauvres, les trop colorés, les trop moches. Sans les trop autres.
– Allons, mon ami, ce ne sont que des mots. Words, words, words…
(Extrait de la nouvelle éponyme) (Quatrième de couverture)
Mon avis :
George Flipo nous offre une vision éclairée de la société actuelle : il s'intéresse notamment au sort réservé à nos retraités, aux différences sociales difficilement surmontables, à l'emploi des étrangers, aux luttes de pouvoir pouvant apparaître au sein même s'une relation amicale ou sentimentale … Mais l'auteur ne se cantonne pas à notre société, son sens de l'observation et sa capacité à analyser les situations lui permettent de rejoindre l'universalité de certains thèmes comme la difficulté des relations humaines et du fonctionnement de notre monde en général, le jugement des uns sur les autres sans intelligence, les a priori, l’incommunicabilité entre les êtres...
Le tout est percutant, servi par un style fluide orné de nombreux dialogues qui rendent le texte vivant et attrayant.
Ce petit recueil de nouvelles, sans être inoubliable, est plaisant à lire, constituant un moment agréable de lecture.
Premières phrases :
« Immuables. Les dîners chez les Pontignac étaient immuables jusque dans leur grain de folie. Chaque deuxième samedi du mois. Monsieur et Madame recevaient une vingtaine d’amis, tous gens de bonne compagnie, notables de Nantes dans la cinquantaine avancée, et les répartissaient en trois tables, en imposant la dissociation des couples puisqu’on était à l’âge où le verbe se libère plus volontiers en l’absence du conjoint. »
Vous aimerez aussi :
Du même auteur : Qui comme Ulysse
Autre : La patience des buffles sous la pluie de David THOMAS
D’autres avis :
Tous ensemble, mais sans plus, Georges Flipo, Anne Carrière, octobre 2012, 230 p., 18 euros
Merci à l’auteur d’avoir fait voyager son livre.