« Poésie d'un jour
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PSAUME
j'ai au couronnement des lèvres une blessure si grave presque mortelle la lune les étoiles la peur même d'y être enfermée la crainte d'y rester seule tous les jours comme sur une autoroute et puis encore des sons de cornemuse en haut des collines des branches de palétuviers ma rêverie assemble
des chiffres plus infinis maintenant que s'achève l'histoire
tu n'es pas mort tu vis mieux d'être absent tu vis inquiet et souffrant comme une archive d'Auschwitz ton corps est un parchemin d'autres vivants le mien seul a cette mue assassine la grande maladie de ton visage revient comme une incurable la grande maladie de ton âme vitriolée par des morts successives se refuse assemblée en d'autres marches toujours plus sèches ivres et misérables nous voilà donc craints de nous-mêmes pires ennemis que le temps nous voilà sujets d'arbres de feuilles de saisons bout à bout ridiculement durables jamais renouvelés
Hélène Mohone, Le Cœur cannibale, William Blake & Co. Edit., Bordeaux, 2003.
Hélène Mohone est morte ce jour des suites d’une longue maladie. Elle venait tout juste de publier Torpeur aux éditions de la Cabane et De loin à l'Atelier de l'Agneau.
Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) Hélène Mohone, Le Cœur cannibale ;
- (sur Terres de femmes) Hélène Mohone/Son nom d'Ishmaël dans l'Afrique déserte ;
- le site d'Hélène Mohone.
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