Première chose que tout le monde remarquera : la pochette est splendide ! L’une des plus réussies en l’année 2012 ou tout simplement depuis longtemps. Bien sûr, en prenant jusque quelques secondes pour analyser ce que les dessins représentent, on se rend compte que la beauté intrinsèque du dessin n’est malgré tout pas reniée par l’âpreté des actions retranscrites sur la couverture avant et arrière de l’album. Il s’agit en effet d’un visuel tiré du manga Harakiri School Girls par l’artiste japonais Makoto Aida, sur lequel on voit des personnages féminins à la mode Kogal se découpant les unes les autres à l’aide de sabres. En dire que c’est gore ne serait que la moindre des choses.
Ce qui m’a d’abord attiré avec Quarantine, ce n’est sa musique, mais bel et bien sa pochette, ainsi que le fait que j’ai beaucoup apprécié son EP de 2011, Hour Logic, bien que ce dernier ne bénéficiait vraiment pas d’un visuel intéressant.
Ainsi, l’effort que j’ai fourni pour percer la musique de Laurel Halo sur ce premier album est essentiellement dû à la beauté extérieure de l’objet, celle-ci me poussant alors à aller vérifier ce que quasiment tout le monde en dit depuis sa sortie, sur le désormais emblématique label HyperDub.
Plus que nombre d’autres albums cette année dernière, Quarantine est une véritable expérience sonore, et c’est à se demander dans quelle mesure l’illustration choisie d’Aida n’est qu’un accompagnement, et non la partie intégrale d’un tout, fait du dessin et de la musique.
Dès lors, la beauté des douze morceaux apparaît petit à petit, comme lorsque lors du levé du soleil le paysage se dévoile peu à peu, sous différentes lumières, scintillantes et douces à la fois.
Beau est sans hésitation le qualificatif le plus adéquat pour résumer Quarantine, et avec un tel album, je ne vois pas qui pourrait un seul instant réussir à défendre le format mp3 au détriment du CD et, à plus forte raison, du vinyle.
Bien sûr, ce luxe ne plaira pas à tous.
(in heepro.wordpress.com, le 04/01/2013)