Le recours aux pilules de 3ème et 4ème génération suscite l’inquiétude des Français depuis qu’une jeune femme de de 25 ans a accusé le laboratoire Bayer commercialisant la pilule Meliane d’être responsable de son accident cérébral l’ayant handicapée à vie.
Suite à cet événement, une trentaine d’autres femmes ont également porté plainte contre le groupe pharmaceutique pour les mêmes raisons. A t-on donc des raisons de s’en méfier voire de retirer ces pilules du marché ?
Quelle est la particularité de ces pilules ?
Jasmine, Mercilon, Edenelle, Desobel font toutes partie de ces pilules de 3ème et 4ème génération, apparues sur le marché dans les années 80. Les pilules de première ou deuxième génération, quant à elles, existent depuis les années 70 et certaines d’entre elles comme Minidril ou Ludeal sont encore utilisées par beaucoup de femmes.
Toutefois, la plupart des femmes ignorent quel type de pilule elles prennent puisque la notice ne le mentionne pas. C’est le progestatif utilisé qui différencie ces contraceptions hormonales. La molécule a été modifiée pour la conception des comprimés de 3ème et 4ème génération pour en réduire les effets secondaires tels que l’acné.
Quels sont les risques ?
Selon les autorités sanitaires, ces pilules de dernière génération risquent de provoquer une thrombose veineuse, c’est à dire la formation d’un caillot sanguin dans les veines. Cela peut empêcher le sang de circuler dans les organes vitaux, entraînant de graves conséquences.
L’Agence européenne du médicament a indiqué que le risque de thrombose est deux fois plus élevé chez les femmes prenant la pilule de troisième et quatrième génération que celles qui prennent la contraception de deuxième génération. C’est la raison pour laquelle la classe de troisième génération ne sera désormais plus remboursée.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine a insisté sur le besoin « d’élaborer un référentiel de bonnes pratiques à l’intention des professionnels de santé, pour que la contraception proposée soit la plus adaptée à chaque situation particulière ». Désormais, les médecins ont pour responsabilité d’avertir les patientes des risques de thrombose et de prescrire en priorité la pilule de deuxième génération.
En attendant, si 60% des femmes sous contraception utilisent la pilule, il reste les autres moyens de contraception tout aussi efficaces telles que l’anneau vaginal, le patch contraceptif, ou encore le stérilet.