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Quand on n’a pas le bac, on fait acteur

Publié le 04 janvier 2013 par Nada @nada
Quand on n’a pas le bac, on fait acteur

Scandale Depardieu

Officiellement russe depuis ce matin, le débat Gérard Depardieu est loin d’être clos. Doit-on être choqué par cet exode fiscal assumé ? Ce n’est pas à moi de vous le dire, d’autant qu’il est loin d’être le seul. En revanche je m’indigne contre ceux qui s’enrichissent toujours plus sur le dos des petites gens (Robin des bois, sors de ce corps !)

Cela fait des années qu’on nous bassine avec le téléchargement qui nuirait aux artistes. Déjà peut-être devrions-nous réviser ce qu’est un artiste. Personne qui exerce professionnellement un des beaux-arts ou, à un niveau supérieur à celui de l’artisanat, un des arts appliqués nous dit Larousse. Au sens propre les personnalités du showbiz sont donc des artistes. Cependant il y a dans ce mot l’idée de création que, bien souvent, on ne retrouve pas chez ces gens-là. Un interprète est-il un artiste ? Dans un sens oui, mais mérite-t-il la reconnaissance qu’on lui porte, est-il justifié de glorifier de simples interprètes ? C’est là que le bât blesse.

Avec les technologies modernes il est extrêmement simple d’ajuster la voix d’une personne en studio. La qualité s’apprécie donc en live (et sans playback de préférence). Rihanna, Britney Spears, Cheryl Cole, Justin Bieber. Tous ces chanteurs gagnent des millions et pourtant ils ne sont qu’interprètes. Loin de moi l’idée de critiquer leur talent (quoique ?) mais depuis un certain nombre d’années déjà les majors ne signent plus les artistes en fonction de leurs compétences ; ce qui les intéresse c’est combien va leur rapporter leur image. Un exemple récent : la semaine dernière dans le 3ème épisode de la Nouvelle Star j’ai été très choquée de voir le jury rappeler une jeune fille à la voix… banale sous prétexte qu’elle était jolie. C’est vrai que Prudence est très belle mais à moins que je me sois endormie pendant 100 ans, l’émission ne recherche pas des futurs mannequins.

prudence nouvelle star

Les récentes déclarations de Vincent Maraval ont provoqué un tollé dans le milieu du cinéma et pourtant elles soulèvent un tabou, celui des cachets des grandes vedettes du septième art. Justifié ? Pas tant que ça, mais je vous laisse le soin de découvrir son article. Parlons ici de talent. Le cinéma c’est… de la triche. Au risque de briser des coeurs, la plupart des gens seraient de bons acteurs de cinéma grâce à la magie du montage et des reprises. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est (était) Guillaume Depardieu. Voilà pourquoi les chanteurs deviennent acteurs, tout comme les Miss météo et autres présentateurs télé. La ravissante Charlotte Lebon n’a pas fait rire grand monde lors de son année passée sur Canal + et pourtant on la retrouve à l’affiche d’une… comédie.

J’ai toujours pensé qu’un vrai bon comédien était un acteur de scène, de théâtre. Là encore Benoît Poelvoorde abonde dans mon sens : « on n’arrêtait pas de me dire : « Vous êtes un excellent acteur. » Alors je suis monté sur scène, histoire de me tester, avec un one-man-show. » Dans la même interview il confesse également être gracieusement rémunéré : « Philippe Harel m’a proposé Les Randonneurs. Je lui ai dit : « Je ne vois pas pourquoi je jouerais un mec qui marche dans la montagne : je n’aime ni la montagne ni marcher. - Moi non plus, m’a-t-il répondu, c’est l’intérêt du film ! » Lorsque j’ai su combien je serais payé, je n’en revenais pas ! J’ai trouvé ça fendard et ça a continué de film en film, avec de plus en plus d’argent à la clé. »

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Quand on n’a pas le bac, on fait acteur (Yvan Attal). Attention je ne dis pas qu’aucune star n’a de talent. Mais tout cet argent que génère le showbiz est écoeurant.
En 2012 Natalie Portman (que j’aime beaucoup) a été l’actrice la plus rentable du cinéma américain avec 42$ rapportés pour chaque $ dépensé. Chez nous c’est l’inverse, ils seraient donc trop payés… ici. Oui car nos acteurs internationaux sont gourmands en France mais se « contentent » de petits cachets dans les films américains. Ce même cinéma US vient de battre un nouveau record avec plus de 10 milliards de $ de recette l’année dernière. La faute au téléchargement ? Sûrement pas. Selon certaines études le piratage boosterait les ventes !

Pendant des années les producteurs s’en sont mis plein les poches. Aujourd’hui le monde a changé, la consommation avec et le problème c’est qu’ils ne l’acceptent pas. Heureusement pour les joueurs de foot ils ne sont pas encore touchés par la crise du numérique (à quand les sportifs en hologrammes ?) et peuvent continuer à se gaver tranquillement.


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