Habitué aux dérives violentes et antisportives d’une frange de ses supporters, le Paris-Saint-Germain se trouve, une nouvelle fois, au banc des accusés. Son image a été entachée par une banderole injurieuse déployée, samedi soir au Stade de France, lors de la finale de la Coupe de la Ligue.
Longue d’une quarantaine de mètres, la banderole a été exhibée au début de la seconde mi-temps, avant d’être retirée par le service d’ordre. Elle s’en prenait, en des termes insultants, aux gens du Nord, les Ch’tis, qualifiés de “pédophiles, chômeurs et consanguins”.
En butte au danger de la relégation en Ligue 2, le club parisien est contraint de gérer, bien malgré lui, les dommages collatéraux de cette nouvelle affaire aux allures de scandale. L’insulte, jugée gravissime, a entaché la fête parisienne et placé le club au centre d’un véritable procès moral.
Organisateur de la compétition de samedi soir, la Ligue nationale de football a choisi de ne pas rester de marbre face à cette “banderole lamentable”. L’institution porte plainte, lundi, pour “incitation à la haine et à la violence”. Les deux clubs finalistes ont décidé de s’y associer.
Sans attendre, le parquet de Bobigny – juridiction compétente pour le territoire du Stade de France – a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour “provocation à la haine ou à la violence”. Les investigations sont destinées à retrouver les auteurs et porteurs de la banderole. Ces derniers risquent un an d’emprisonnement et 15.000 d’euros d’amende.
“Idendifier les auteurs de l’infraction”
Confiée à la sûreté départementale, l’enquête a été diligentée sur la base du code du sport qui prévoit, dans son article L332-6, de réprimer toute “provocation à la haine ou à la violence” lors des manifestations sportives. La justice a chargé les enquêteurs de réunir tous les éléments matériels – enregistrements vidéos et photos – afin d’ “identifier les auteurs de l’infraction “.
Dès dimanche, le club avouait sa « honte » par la voix de ses responsables. Le président Alain Cayzac présentait, sur le plateau de France 2 Foot, ses excuses au RC Lens et aux gens du Nord. Sébastien Bazin, président de Colony Capital, l’actionnaire majoritaire du club, se prononce en faveur de l’exclusion définitive des auteurs du forfait de la galerie parisienne. “Les gens qui ont fait ça, je n’en veux plus au PSG. Je n’en veux plus à vie”, a-t-il dit à la presse.
L’affaire de la banderole replace au cœur du débat l’attitude d’une partie du “kop” parisien. Depuis une quinzaine d’années, des groupuscules de supporters multiplient les actes violents, racistes et xénophobes, au grand dam des dirigeants du club et des instances footballistiques françaises.
Le quotidien sportif L’Equipe a jugé le coup de samedi suffisamment grave pour pointer, à pleine page, la « gangrène » du PSG et dénoncer, sans concession, “la mouvance nauséabonde du supportérisme parisien”. A l’unisson, les éditorialistes de la presse parisienne et de province dénoncent l’incapacité des Parisiens à faire le “grand ménage ” dans leurs tribunes.
Suite à la désormais “fameuse” banderole lors de la finale de la Coupe de la Ligue, un habitant de Béthune, Emmanuel Leducq, a décidé de porter plainte lui aussi pour “propos diffamatoires et injures publiques”.
Ce chauffeur routier, qui a regardé le match à la TV, se dit “écoeuré” par de tels propos et estime que sa “région ne mérite pas ça, elle a été souillée”, a-t-il expliqué.