Si vous êtes sur Instagram (ou non, d’ailleurs), vous avez sûrement eu vent de l’arrivée très remarquée de Beyoncé sur ce site. Alors que la majorité des utilisateurs prend des photos de leur quotidien, l’épouse de Jay-Z a décidé de transformer son compte Instagram en véritable blog mode. Photos de look, poses très étudiées, coups de coeur fashion.. bref, Beyoncé joue les modeuses. Et malheureusement, elle peine à convaincre car ça manque de spontanéité et d’authenticité, malgré de jolies pièces (prises séparément).
Alors qu’avant pour être célèbre, il fallait avoir une occupation en rapport avec son talent, l’ère de la télé-réalité ainsi que la presse people dans son ensemble ont considérablement changé les choses. Que faire de ces “starlettes” qui ne savent ni chanter, ni danser, ni jouer (suffisamment bien) la comédie ? Hé bien, on leur trouve un statut de Fashionista. Pensez à des actrices du petit écran qui n’ont jamais réussi à passer au grand (Rachel Bilson, Mischa Barton), aux actrices qui ont du mal à la télé comme au cinéma (Sienna Miller, Sarah J. Parker), aux héroïnes de télé-réalité (Olivia Palermo, Kim Kardashian), ou encore aux socialites (Nicole Richie, Alexa Chung etc), elles ont aujourd’hui une étiquette Fashion qui leur permet de rester intéressantes pour la presse, même quand elles n’ont pas une actualité folle.
Et ce statut de Fashionista professionnelle a tellement pris de l’ampleur que même celles qui avaient déjà une carrière qui marche (chanteuses, actrices) ont dû rajouter cette corde “Mode” à leurs arcs respectifs.
Pourquoi ?
Hé bien parce que finalement être une fashionista reconnue comme telle peut représenter une source de revenus plus ou moins importante (demandez à David Beckham). Si vous parvenez à être perçue une icône de mode….
- vous réussissez sur la durée à générer ou maintenir des parutions vous concernant sur les blogs ou dans les magazines, et ce à-travers les articles qui décrypteront ce que vous portez dans la rue. C’est pratique quand on a du mal à décrocher des castings, qu’on foire ses différents contrats ou qu’on n’est pas invité aux soirées sélect.
- vous faîtes grandir votre “fanbase”, notamment constituée des jeunes femmes qui consomment du High Street (H&M, Zara etc), et qui sont très sensibles aux leaders d’opinion et aux tendances. Le moment venu, selon le projet que vous avez, vous pourrez le tester sur votre fanbase qui, en s’identifiant à vous, représente une cible forcément favorable à la base.
- Les marques vous identifient en tant que lanceuse de tendances et là, c’est le jackpot. Contrats d’égérie, ambassadrice pour un produit, collaboration avec une marque pour créer une collection en édition limitée, être payée pour assister à un défilé…
Et là, ce ne sont que les avantages les plus évidents. Je pense que le statut de Fashionista peut également lancer ou relancer une carrière, il suffit de prendre les cas respectifs de Rihanna et de Solange Knowles. Bien sûr, cela permet d’élargir son public (cf. toucher des gens qui n’auraient pas forcément écouté leur musique), mais il faut s’assurer de savoir convertir ceux/celles qui sont fans de votre style en fans de vous tout court. Et ça, c’est une autre paire de manches qui nécessite un plan stratégique très clair, et un marketing bien étudié. Je crois que cette nouvelle règle à Hollywood a fortement contribué à rendre obligatoire le recours à un(e) styliste, même pour les looks les plus “casual”. Toute une économie s’est constituée autour de ça. Ainsi, Instagram vient en rajouter une couche puisque les stars, par le biais des photos qu’elles postent, font preuve d’encore plus de proximité avec leur public. C’est le meilleur moyen de se vendre soi, en tant que marque, et d’être sûr de rentrer un peu plus dans le quotidien de ses fans. C’est là une avenue parfaite pour les marques, et ça ne m’étonnerait pas si bientôt, certaines enseignes proposent de payer de grosses sommes pour que telle fashionista ayant plus de 50K d’abonnés poste une photo d’un de leurs produits. A mon sens, par son pur caractère visuel, Instagram parle encore plus à l’affect, et pousse plus à l’achat que n’importe quel autre Social Network actuel (Pinterest compris).
Bien évidemment, en faisant cette petite analyse, je me suis demandée s’il y avait des stars africaines sur Instagram et j’ai essayé de voir comment elles se servaient du site. Constat: la majorité des célébrités africaines sur Twitter est anglophone, il y a plus de célébrités féminines que masculines et elles partagent surtout des photos personnelles (voyages etc..).Quelques unes se servent d’Instagram pour démontrer également leur style. J’en ai trouvé 11, qui sont pour la plupart, présentatrices TV, actrices ou socialites. Vous pouvez les découvrir plus bas, classées par ordre de préférence.
Ce que je trouve intéressant ici, c’est que la majorité de ces jeunes femmes porte des designers à la fois internationaux et locaux. Pour ces derniers, avoir de l’exposition médiatique, surtout à la télévision, est un formidable moyen de communiquer et booster leurs ventes. Pour ce qui est des enseignes occidentales, sachant qu’il y a de plus en plus de marques étrangères qui veulent pénétrer la région sub-saharienne, elles auront besoin de s’appuyer sur des trendsetters locaux pour se faire connaître. En devenant des références en matière de tendance Prêt-porter dans leurs pays respectifs, ces personnalités multiplient leur influence qui ira en grandissant avec la démocratisation de l’accès au web et le dynamisme des médias en Afrique.
Et pour finir, puisque je prêche aussi pour ma paroisse, je suis à 100% pour qu’il y ait plus de fashionistas célèbres “Made in Africa“, ça permettra de moins dépendre des stars afro-américaines lorsque l’on travaille comme moi dans un média afropolitain.