Dakar: ENTRE DEUX MONDES…

Publié le 03 janvier 2013 par Rene Lanouille

Sur le Dakar, l’histoire de la catégorie auto a été soumise à des cycles de domination. Peugeot et Citroën dans les années 80, puis plus tard Mitsubishi, et ensuite Volkswagen, ont ainsi connu ces périodes fastes où ils s’affichaient avec fierté sur des podiums monocolores à l’arrivée. Avec sa première victoire l’année dernière grâce à Stéphane Peterhansel, soulignée par la deuxième place de Nani Roma, la Mini, conçue et développée par le team X-Raid, postule elle-aussi à un âge d’or. Mais rien ne dit que la série à peine entamée ne subira pas un coup d’arrêt dès cette année entre Lima et Santiago. Certes, du haut de ses dix titres, Stéphane Peterhansel se présente à nouveau comme le favori légitime de la course, et la compétitivité de ses coéquipiers, qu’il s’agisse de Nani Roma ou de Krzysztof Holowczyc, donne un a priori ultra-favorable à l’écurie allemande et à ses chances de succès.

Pourtant, la question de la capacité de la concurrence à bousculer les Mini est posée, particulièrement après l’adoption d’un nouveau règlement qui limite les modifications faites sur les moteurs de série développés pour la course. Dès l’année dernière, l’équipe Toyota avait anticipé ce tournant, et conçu un pick-up répondant aux exigences de 2013. Et à l’époque, Giniel De Villiers avait déjà réussi à se hisser sur le podium. Entre temps, le vainqueur du Dakar 2009 a cultivé sa discrétion en évitant tous les terrains de confrontation avec ses rivaux, mais a passé l’année à peaufiner un Hilux qui ne devrait plus avoir à rougir devant les Mini. Derrière le Sud-Africain, une autre Toyota de pointe sera pilotée par l’Argentin Lucio Alvarez, 5ème l’an passé et peut-être capable de progresser si la nouvelle donne technique lui est réellement favorable.

Le règlement 2013 pourrait surtout avoir la conséquence d’inviter les véhicules deux roues motrices à jouer les premiers rôles face aux 4x4. En autorisant un léger élargissement des brides d’admission d’air dans le moteur, les nouveaux textes donnent un supplément de puissance à tous les buggys, qui ont par ailleurs le droit d’utiliser, contrairement aux 4x4, des systèmes de gonflage-dégonflage automatiques pour attaquer les dunes.

Dès lors, les ambitions des pilotes de buggys sont les plus élevées. Surtout lorsqu’il s’agit de deux anciens vainqueurs comme Nasser Al-Attiyah et Carlos Sainz, tous deux réunis comme à l’époque de VW, mais cette fois-ci au sein d’un team soutenu par le Qatar et RedBull. La situation pourrait aussi profiter à Robby Gordon, qui avait titillé les Mini en 2012 avant d’être disqualifié, mais dont le Hummer s’apprête à nouveau à bondir. Question spectacle et bagarre, il faudra également compter sur Guerlain Chicherit, qui fait son retour sur le rallye dans un buggy de Philippe Gache, lui aussi conçu pour la gagne. Quoi qu’il en soit, s’ils ne parviennent pas à détrôner les Mini et Toyota, les véhicules deux roues motrices auront à coup sûr une bataille féroce à livrer pour le titre dans leur catégorie. Le Trophy Truck d’Eric Vigouroux, le « Juke » de Christian Lavieille ou encore les buggys MD Rallye de Pascale Thomasse et de Régis Delahaye seront aussi de la partie.
Johnny Utah