Ca va déjà mieux

Publié le 03 janvier 2013 par Alteroueb

A peine les cendres de 2012 et de quelques malencontreuses voitures balayées, voilà qu’il faut reprendre le chemin de la mine. C’est qu’il y a un pays à redresser, quasi à reconstruire, au point de ne savoir par quoi commencer. Après 7 mois aux affaires, le gouvernement Ayrault a été sujet à des turbulences provenant plus de lobbys et de vieux corporatismes que d’une opposition par ailleurs en pleine déconfiture, laissant poindre à gauche même parmi les plus mordus une certaine part de déception.

Et pourtant, comme l’a clamé mon pote Bembelly en commentaire chez Nicolas, en se rappelant d’où l’on vient et ce qu’on a subi depuis ces dernières années, comment pourrait-on être déçu : «Je me sens bien dans la France de François, personne ne m’agresse à la télé, chez moi devant mes gosses. Mes origines « étrangères » ne sont plus l’alpha et l’oméga de la politique du gouvernement, je ne suis plus l’excuse, ni la « cause » des maux de la république, Enfin libre… Et cette liberté porte un nom : François Hollande. Pour moi, le rêve se lit aussi sur le volume quiétude gagné au jour le jour, depuis ce jour historique du 06 mai 2012». Et 7 mois ont été nécessaire pour prendre la totale mesure de la tâche en commençant par détricoter un certain nombre de lois iniques, comme la loi instituant le délit de solidarité et désormais effacé, et de mesurer la vigueur et l’endroit d’où viendrait les coups.

C’est donc une nouvelle période qui commence, une nouvelle page d’histoire à écrire. Elle est encore vierge, mais on en connaît déjà les contours : des droits, des devoirs, dans l’ordre que l’on voudra, un peu plus d’égalité devant l’adversité, de liberté, et pourquoi pas de fraternité, mais surtout plus de respect, cette valeur essentielle tellement galvaudée, piétinée, mêlée à toute les sauces au point de ne plus savoir de quoi on parle. FalconHill l’a évoqué de manière émouvante, repris fort justement par Nicolas A vrai dire, je ne crois pas que la blogosphère gauchisante, pour parler de ce que je connais le mieux, a perdu cette valeur. Elle a sensiblement glissé durant le sarkosysme délirant, comme tout le monde, sous l’influence d’un pouvoir décomplexé qui ne s’est pas gêné pour clouer au pilori toute cette plèbe grouillante et assistée qui n’a pas su se doter d’une rolex avant 50 ans. Sans aucun respect.

Il suffit d’un ou deux excités disait l’autre pour modifier la perception intrinsèque des choses. Evidemment qu’il y a des débordements, surtout sur internet. C’est le corollaire de la liberté d’expression. On peut le déplorer mais c’est ainsi. Et ce n’est nullement un raison pour remettre cette liberté en cause comme l’a tenté la droite. J’ai un jour eu l’outrecuidance de commenter chez Corto, avec des arguments sincères qui me semblaient cohérents, éprouvés. Qu’est ce que j’ai pris ! C’est inévitable. La solution est simple : qu’ils restent entre-eux ! Je comprends le sentiment désabusé du Faucon, renforcé par le fait que ses idées et ses souhaits pour la société soient maintenant relégués au second plan alors qu’elles sont incontestablement empreintes d’humanisme et de bon sens. Je serai très déçu s’il renonçait.

Et je partage avec lui la perte de cet esprit de famille qu’était la blogosphère dans son ensemble. Le classement Wikio lui donnait sa matérialité. Mais la société qui mettait en œuvre cet outil a appliqué les règles du capitalisme triomphant à la #geonpi : pognon, pognon, pognon… tout en restant sourd à l’esprit des blogs, du terrain et de ceux qui font les blogs. Je note au passage la grande similitude de ce qui se passe actuellement dans mon milieu professionnel. A bien des égards, le respect des choses et des petites mains, les forces productives qui font avancer le bateau, n’existe plus depuis belle lurette.

Devant ce constat certes assez accablant, je veux rester optimiste parce que je suis de nature optimiste. Il reviendra le temps où les passions seront moins exacerbées, et le dialogue un peu plus facile. Pour cela, il est nécessaire de passer à une société un peu moins individualiste, parce que la solution, on le voit tous les jours, est collective. Aujourd’hui, malgré tous les défauts qu’on lui prête et les quelques erreurs dans son parcours, François Hollande est le seul en capacité de le faire, avec la légitimité des urnes. C’est ainsi.

Pour moi, ce début d’année m’a déjà apporté de bonnes nouvelles. Pour 2013, je vous souhaite à tous, familiers, amis, lecteurs, blogueurs, d’être tout simplement heureux…

Allez, cadeau…