Magazine Culture

Rencontre avec… une traductrice

Par Angggel

Etre traducteur de littérature, c’est aussi être un peu auteur. Josette Chicheportiche est l’exemple parfait, traductrice de livres anglo-saxons, elle est également l’auteure de nombreux ouvrages pour la jeunesse, Ne le dis à Personne (Oskar Jeunesse, 2012), Lettres anonymes (Oskar Jeunesse, 2011), Une si petite fugue (Syros, 2004). En Septembre dernier, paraissait Cinq Carillons (Five bells, Random House 2011) aux Editions du Mercure de France écrit par l’australienne Gail Jones et traduit par Josette Chicheportiche. Je lui ai posé quelques questions.

J’ai lu dans une interview sur le site La mare aux mots que vous avez commencé le métier de traductrice par hasard avec Journal d’une princesse.
Non, je ne me suis pas lancée dans le métier de traductrice par hasard. Je traduisais depuis une bonne dizaine d’années et j’ai commencé par des romans adultes, des essais, des voice-over et du sous titrage. Je ne me suis mise à traduire de la jeunesse qu’à partir du moment où j’ai moi-même écrit en jeunesse.

Aviez-vous suivi une formation de traductrice avant cela ?
J’ai fait des études d’anglais (hypokhâgne et khâgne puis maîtrise d’anglais), j’ai rencontré un éditeur qui m’a confié un roman, et voilà.

Aujourd’hui, est-ce votre activité principale ?
Oui, la traduction est ma principale activité, du moins, celle qui me permet de manger ! J’essaie d’écrire entre deux traductions, ce qui est toujours un peu compliqué, faute de temps.

Selon vous quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon traducteur?
Les qualités pour être un bon traducteur ? Etre très bon dans la langue d’arrivée. A mon avis, il n’est pas nécessaire d’être bilingue car on peut toujours trouver le sens d’un mot, d’une expression dans un dictionnaire ou auprès d’anglophones, sans compter qu’une langue évolue sans cesse. Trouver le ton juste importe énormément aussi, et avoir le sens des dialogues.

Quels sont les points positifs et négatifs du métier de traducteurs ?
Points positifs : la liberté de gérer son temps et la découverte, à chaque livre, d’un univers nouveau. Points négatifs : devoir gérer son temps ! En général un traducteur littéraire travaille onze mois et demis sur douze, sept jours sur sept, et dix heures par jour !

Quel est votre genre de prédilection ?
Les romans adultes. Je trouve que ce qui se fait en jeunesse en ce moment, et surtout chez les auteurs US, est assez affligeant… Mais c’est un point de vue tout à fait personnel.

Vous traduisez des romans de l’anglais britannique et américain mais abordez-vous la traduction de romans australiens différemment ?
Avant de traduire Mireille Juchau, je ne connaissais pas la littérature australienne, et j’ai été assez surprise de découvrir que la langue s’apparentait plus à l’anglais qu’à l’américain. Impression qui a été confirmée par la traduction de Gail Jones (e.g., Cinq Carillons).

Certains traducteurs disent qu’une bonne traduction ne peut se faire que par une bonne connaissance du pays et de ses coutumes, qu’en pensez-vous?
Personnellement, je ne suis jamais allée en Australie et mes deux traductions australiennes ont reçu les éloges de la presse et de mon éditrice. Donc, il ne me semble pas nécessaire d’avoir une bonne connaissance du pays et de ses coutumes. Evidemment, il faut se renseigner, lire des articles, des livres sur le pays ou l’auteur que l’on traduit. Ce que je fais systématiquement. Et puis, grâce à Internet, les traducteurs ont accès à énormément de doc. Par ailleurs, j’aime beaucoup communiquer avec l’auteur que je traduis.

Pourriez-vous nous recommander un bon roman australien ?
Un bon roman australien ? Five Bells, of course !

Mercure de France

Merci à Josette d’avoir répondu à mes questions.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Angggel 55 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines