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Vos roses de nouvel an !

Publié le 01 janvier 2013 par Delanopolis
2013, annus horribilis : les dégâts provoqués par François Hollande seront-ils réparables ? La stratégie attentiste de notre président, loin d’apaiser la France comme le prétendent ses - de plus en plus rares - partisans, ne fait qu’accentuer les difficultés de notre pays. Les dégâts seront-ils réparables ? Coup d’oeil dans la boule de cristal de Serge Federbusch qui a scintillé sur Atlantico. Vos roses de nouvel an ! ICI, des épines !


1 – Comment le mol Hollande menace l’euro 

En apparence, tout est calme sur le front de l’euro. Dans les réunions internationales, Moi-euh-président, sous le regard un peu inquiet tout de même d’Angela Merkel, se goberge à l’idée que le pire serait derrière nous. Les marchés financiers reprennent quelques couleurs et les taux d’intérêt exigés des pays dits du Sud se détendent légèrement.

Cette trêve doit tout à l’assouplissement quantitatif, c'est-à-dire à l’usage décomplexé de la planche à billets par les banques centrales. L’entente des Américains, des Européens, des Chinois et bientôt des Japonais pour stimuler la création monétaire contraint les épargnants à s’éloigner en maugréant des produits à taux fixes pour acheter des actions et empêche le dégonflement de la bulle immobilière. Sur le fond, rien n’est pourtant réglé : les déséquilibres des échanges commerciaux et les taux de change inadéquats des monnaies sont figés en l’état. Dettes et masses monétaires continuent leur croissance sans que personne ne sache où cela nous conduit. Pas d’austérité mais pas de relance non plus : le keynésianisme d’aujourd’hui est de pur sursis.

Hollande et sa politique, dans ce mouvement incontrôlé, semblent fétus de paille. Notre président espère qu’une reprise mondiale lui évitera d’atteindre le seuil où le chômage et le mécontentement populaire pourraient tourner au vinaigre et faire que ses adversaires de droite et de gauche descendent dans la rue chacun de leur côté voire, sait-on jamais, ne trouvent quelque terrain d’entente pour le contester.

Mais son attentisme tétanisé lui ôte toute capacité d’initiative. Pis, il place la France en porte-à-faux dans l’Euroland, jusqu’à fragiliser ce dernier. Quelles sont en effet les échéances importantes et prévisibles de 2013 ? D’abord, les élections législatives italiennes. Il est probable que, cédant au chantage de l’économiquement correct et apeurés par l’épouvantail Berlusconi agité par les médias, les Italiens votent pour Monti ou un de ses clones. Or, si les électeurs transalpins adhèrent à la discipline que l’Union veut continuer à leur imposer, les regards des marchés se tourneront aussitôt vers la France qui, elle, s’auto-exempte de tout effort réel de rationalisation de ses administrations. Elle deviendra clairement aux yeux de tous ce que « The Economist » a déjà suggéré il y a deux mois : l’homme malade de l’Europe et une bombe à retardement pour l’euro. La divine surprise de la baisse des taux d’endettement du Trésor public ne durerait plus longtemps, entraînant une détérioration mécanique de notre solde budgétaire.

Immédiatement après, la question des élections allemandes se rappellera à notre mauvais souvenir. Pour l’heure, les Allemands continuent à bénéficier globalement de l’euro, nouveau nom du Deutsch mark. Angela Merkel bâtira donc sa stratégie de réélection sur son intangibilité et la défense de l’épargne germanique. Et les Sociaux-démocrates pourront difficilement dire le contraire.

Hélas, pour l’économie française (son industrie notamment), la monnaie de Francfort est périlleusement surévaluée. Mais la détérioration mécanique de la situation budgétaire en France, sous l’effet conjugué d’une activité stagnante et d’absences de coupes réelles dans les dépenses, ne sera pas jugée comme un argument recevable par Berlin et Bruxelles pour absoudre le non-respect de nos engagements. Sans croissance, il est fort à parier que le déficit budgétaire français sera bien plus près de 4 % que de 3 % du PIB en 2013. Il faudra s’humilier pour éviter des sanctions communautaires et la bienveillance des marchés sera encore moins garantie.

Tout ceci devrait contraindre Hollande à faire ce qu’il déteste le plus : de vrais choix. Mais, avec un chômage en hausse vigoureuse et une image détestable dans l’opinion, rien ne dit qu’il saura ou même voudra imposer aux Français une énième cure d’austérité. Quelle alternative alors ? Super-Normal, retrouvant son arsenal tactique de la rue de Solférino, cherchera probablement à faire monter la tension avec nos partenaires et exercer une forme de chantage à la pérennité de l’euro, comme il effrayait naguère ses camarades de parti en leur laissant redouter une explosion du PS. Mais il ne joue plus désormais dans la même cour, une situation dangereuse pour un dirigeant sans aura, sans soutien de son peuple et peu à même d’engager pareil bras de fer.

2 - Ayrault attention : une censure du Conseil constitutionnel peut en cacher une autre !

Le Conseil constitutionnel a annulé la disposition de la loi de finances sur le taux marginal d’impôt sur le revenu à 75 % au motif qu’il rompt l’égalité entre les contribuables en portant atteinte à la notion de foyer fiscal. Aussitôt, Ayrault a indiqué qu’il sera réintroduit l’an prochain. Alourdi même, puisque le seuil se déclencherait dès le million d’euros dépassé par foyer et non par individu.

Mais il faut lire attentivement la décision du Conseil. L’annulation a été faite en utilisant une vieille formule du juge administratif : « sans qu’il soit besoin de statuer sur les autres moyens de la requête ». En clair, il existait sans doute d’autres motifs de censure, comme un taux jugé confiscatoire ou l’aveu présidentiel qu’il ne s’agissait pas d’un moyen de faire entrer des ressources supplémentaires mais d’un pur symbole anti-riches. Bref, le gouvernement, celui d’Ayrault ou d’un autre, risque dans un an la même déconvenue pour des motifs différents. Si la popularité du pouvoir est au plus bas, le Conseil constitutionnel n’aura pas grand chose à craindre à le souffleter de nouveau.

3 - La gamelle aux étoiles

En ces temps de disette budgétaire, le partage de la manne culturelle étatique devient plus conflictuel. Les bouches s’ouvrent, non seulement pour réclamer pitance au ministère de la rue de Valois et à ses démembrements, mais aussi pour dénoncer les dérives, celles des autres s’entend. Un producteur a donc décidé de nous offrir un remake de « La balance », expliquant comment quelques étoiles françaises très pâlissantes vivent grassement dans l’orbite de l’avance sur recettes nonobstant la médiocrité de leurs interprétations et l’insuccès de leurs films. Tout cela est connu depuis des décennies mais la libération de la parole est importante et nous montre ces acteurs pour ce qu’ils sont : des sortes de fonctionnaires surpayés. Les financements du cinéma, directement ou indirectement, dérivent souvent de rentes et de protections mises en place par l’Etat.

Reste l’argument massue : la défense de l’exception culturelle française, voire le risque de notre disparition de la scène cinématographique et même culturelle mondiale si d’aventure ce système de perfusion était abandonné. Pour mesurer la capacité de résistance tirée de cet arsenal d’aides en tout genre, examinons la liste des 20 films qui ont fait le plus d’entrées en France en 2012 : Skyfall, L’âge de glace 4, Sur la piste du Marsupilami, la Vérité si je mens 3, Avengers, The Dark Knight rises, Twilight 5, Astérix et Obélix, Madagascar 3, Le prénom, Rebelle, Taken 2, Les seigneurs, The amazing Spider-man, Sherlock Holmes, Le Hobbit, les Infidèles, Men in Black 3, Expendables 2, Blanche-Neige et le chasseur. A peine plus d’un quart sont français, dont un tiers adapté de bandes dessinées. Par mansuétude, nous ne porterons aucun jugement sur leur intérêt artistique. Et ce serait faire injure à nos hommes de culture que de leur demander des comptes.

Un dernier chiffre toutefois : «l’Ordre et la morale», opus des grandes consciences Kassovitz et Torreton, a attiré, après force publicité et avec un budget de réalisation de 13 millions d’euros, 100 867 spectateurs durant sa première semaine d’exploitation pour finir à ... 148 000 au total ! On a frôlé les 100 euros de dépense par spectateur, sans compter les frais encourus en salle. Entretemps, le bouche-à-oreille avait fait son pénible ouvrage. Pourtant, l’avant-première de ce chef d’oeuvre avait été l’occasion d’une sorte de rassemblement de la gauche cinématesque avec, en vedette, un certain François Hollande, tout frais vainqueur des primaires socialistes. Porterait-il la guigne ?

4 - Clip de fin

Ah, si l’UMP, avec les quelques sous qui lui restent, pouvait recruter les auteurs du clip anti-Hollande concocté par le PC et le Parti de Gauche pour souhaiter leurs bons voeux aux Français ! Çà c’est de la polémique ! Enfin ... la perspective des élections municipales avec, à la clé, le risque de perdre leurs dernières sources de financement calmera rapidement ces révolutionnaires en soins palliatifs. Plutôt que de s’offusquer d’un clip aux allures de sitcom, Désir devrait rappeler aux camarades les très riches heures de leur gestion clientéliste commune dans toutes ces merveilleuses collectivités qui sont autant de vaches à lait.


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