Pour bien commencer l’année, évitons la littérature et faisons confiance aux chiffres. D’autant qu’ils sont bons : en 2012, le trafic aérien mondial a progressé de 5,5% pour atteindre 2,9 milliards de passagers. Et, dans le męme temps, le nombre d’accidents est descendu ŕ son niveau le plus bas depuis 1945. Il y a lŕ matičre ŕ grande satisfaction.
Côté trafic, tout d’abord, on retiendra que les aléas de la conjoncture, les incidents géopolitiques de caractčre régional, le prix élevé du pétrole, ne sont pas arrivés ŕ déstabiliser un secteur qui progresse avec une régularité de métronome. Le résultat global de l’année derničre est męme légčrement supérieur ŕ la moyenne des prévisions ŕ 10 ou 20 ans, renforçant ainsi la crédibilité de chiffres avancés par les grandes organisations professionnelles (OACI, IATA, etc.) ou encore les industriels (Airbus, Boeing).
Mieux, en extrayant le trafic international de l’ensemble des résultats, on découvre que l’international a progressé de 6,5%, d’aprčs les calculs de l’OACI. Cela avec des hauts et bas locaux en męme temps que des différences marquées entre marchés arrivés ŕ maturité et d’autres en pleine expansion. Ainsi, l’Amérique du Nord a enregistré une petite progression de 1,2%, pour un accroissement de la capacité offerte de 0,7%. Il n’y a plus de miracles ŕ attendre de ce côté-lŕ.
En Europe, tout au contraire, la situation est contrastée. L’année derničre, le trafic a en effet progressé de 5,6% ŕ l’international (Ryanair, EasyJet et leurs compčres y sont pour beaucoup) mais, sur les réseaux intérieurs, c’est un recul de 0,7% qui a été enregistré.
Au niveau mondial, avec 51 millions de tonnes transportées, le fret ne retrouve toujours pas ses couleurs d’antan et subit męme un nouveau recul de 1,2%. Reste ŕ savoir s’il reste un baromčtre fiable de l’économie mondiale. Soit qu’il ait décroché et on aimerait en connaître les raisons, soit que la basse conjoncture joue les prolongations. On retiendra, avec un peu d’étonnement, que l’OACI évoque pour la premičre fois la concurrence accrue du transport maritime, un autre sujet d’interrogation.
La sécurité, pour sa part, constitue un sujet de grande satisfaction. L’Aviation Safety Network hollandais d’Harro Hanter a dénombré 23 accidents mortels en 2012, qui ont fait 475 victimes (et 36 au sol). Rapporté au nombre de passagers, et quels que soient les critčres choisis, c’est un résultat rassurant. D’autant que les grandes catastrophes sont devenues trčs rares, qu’une période de 68 jours sans le moindre accident a récemment été enregistrée. Trois accidents seulement ont impliqué des compagnies de l’Union européenne.
Voici donc 2013 qui s’annonce bien. Il Ťsuffiraitť que les compagnies aériennes, dans leur ensemble, accčdent enfin ŕ une rentabilité décente pour que tout aille ŕ peu prčs pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Pierre Sparaco - AeroMorning