En plein festival de cinéma, la nouvelle est tombée. Les prisonniers du 1 mai sont libres grâce à une grâce royale. Il y a quelques semaines déjà, une autre grâce royale est survenue pour libérer le jeune utilisateur de Facebook. Bien évidemment, on aurait préféré une autre issue favorable, beaucoup plus judiciaire et
beaucoup plus rapide pour Mohamed Bougrine
et les 16 autres, mais l'état déplorable
du système judiciaire du Royaume nous inquiète encore plus.
Dans le même journal qui annonce la libération des prisonniers du 1 mai, on nous annonce l'acquittement des gendarmes et hauts magistrats dans l'affaire Mounir Ramach, un
narco-trafiquant notoire, pourtant condamnés à des amendes et à des peines de prison ferme pour complicité active avec le baron de l'herbe. Ces circonstances rappellent un autre
acquittement, celui de Abdelaziz Laâfoura, ancien gouverneur de la préfecture de Hay
Mohammadi-Ain Sebaa, qui a coïncidé avec la libération de Fouad Mourtada. Laâfoura a été également condamné en première instance à 10 ans de prison ferme. Acquittements de présumés criminels et
grâces royales à des prisonniers d'opinion. Etrange ! On a l'impression que ces grâces royales ne surviennent que pour apaiser les éventuelles colères que peuvent donner ces acquittements.
Mais face à ce chaos et ces contradictions que vit le système judiciaire marocain (reprochés même par
Bruxelles), il est temps de se pencher sérieusement sur la réforme profonde de notre Justice, touchée par des grands maux et non des moindres: corruption, clientélisme, dépendance, "acquittements
sommaires".... Un autre chantier urgent en perspective. Décidément, il y en a plein !