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The Incident (Alexandre Courtès, 2011)

Par Doorama
The Incident (Alexandre Courtès, 2011) George es ses potes font de la musique, et travaillent à l'asile de Sans comme cuisiniers parce qu'il le faut bien et que le job est une planque. Mais lors d'un orage, le système électrique de l'institution tombe en panne, les systèmes de sécurité se bloquent, et les trois amis se retrouvent pris au piège dans l'asile, au milieu de ses pensionnaires maintenant en liberté. Les pensionnaires de Sans ne sont pas des fous légers, mais de véritables psychopathes, l'incident vire à la survie...
Beaucoup ont découvert Alexandre Courtès avec l'un des sketchs de Infidèles (la thérapie de groupe...). Avec The Incident, on rigole beaucoup moins... Pour son premier film, Alexandre Courtès jetait son dévolu sur le thriller, tendance un poil goreuse, qui sans atteindre des sommets frôle de peu le sans-faute. Un peu de style, pas mal de tension, The Incident tient ses promesses.
Comme tout bon film de genre, The Incident est assez court... Passé une vingtaine de minutes consacrée à l'exposition de ses personnages et à planter le décor, les hostilités commencent, elles iront crescendo. On regretterait presque qu'il ne joue avec nos nerfs une trentaine de minutes de plus, tant il parvient à imposer son ambiance lourde et oppressante, mais c'est peut être ce coté raisonnable, et cette légère frustration  fort bien orchestrée, qui hisse The Incident là où il se trouve. Une exposition de personnages presque misérabiliste (ni riches, ni talentueux, prisonniers d'un job alimentaire...), un incident qui dérape, un suspens grandissant, un survival, un film d'horreur et un zeste contrôlé de torture/gore, voilà tout ce à quoi The Incident touche pendant ses 85 minutes. Ni le temps de s'ennuyer, ni le temps de relever le manque d'originalité de ses mécanismes : The Incident trouve le rythme juste pour éviter bien des écueils et prouve son savoir-faire sans tombe pas dans la démonstration de "je sais faire, regardez !".
Energique et très tendu grâce à une superbe ambiance intelligemment travaillée, The Incident fonctionne dérive lentement du quotidien un peu triste des cuisiniers-musiciens au glauque flippant des pensionnaires sans repères ni limites. La violence de The Incident fait froid dans le dos, elle est imprévisible, sans raison rationnelle (ce sont des malades qui terrorisent des normaux...), ni même horrifique (ce ne sont ni des psycho-killers, ni des infectés...), elle frappe simplement aveuglement, sans but, au grès d'une humeur ou d'une simple pulsion. La violence de The Incident est très efficace, elle est de celle qui épouvante dans certains faits-divers, gratuite et déchaînée et au final impossible à relativiser. Chez les fous, enfermé par un soir d'orage et confronté à un imprévisible de chaque instant : The Incident marque des points en exploitant savamment ce cocktail délicat.
Mais tout serait trop beau si The Incident se retrouvait de suite estampillé du label "super série B efficace et bien menée" et remplissait tous ses objectifs sans faillir ! Il fallait donc le bémol, et son bémol proviendra de son court épilogue final, mal fagoté, sorti de nulle part sans réelle justification. On était si bien jusque là... Nous assistions à un film de genre humble et maîtrisé, qui avait su éviter la démonstration technique et la prétention, mais sans doute par peur de finir en abîme The Incident éprouve le besoin de jouer avec notre tête inutilement  alors que nos s'acharner sur nos seuls nerfs aurait suffit. Dommage, une fin noir-ébène aurait parfaitement été dans le ton général, il faudra dons faire abstraction de sa proposition finale, facile et dispensable, pour voir en The Incident une bonne surprise nerveuse et bien pensée.
The Incident (Alexandre Courtès, 2011)

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