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La cité des jarres - Arnaldur INDRIDASON

Par Liliba

La cité des jarres Arnaldur Indridason Lectures de Liliba

Premier roman de la série connu du public, La cité des jarres est pourtant le 3ème mettant en scène Erlendur, cet inspecteur de Reykjavik cinquantenaire si typique. Tant de malheurs pour un seul homme, on peut se demander pourquoi les héros de romans, commissaires de police, inspecteurs ou détectives ont tous une fâcheuse tendance à être dépressifs, alcooliques et à avoir une vie trouble et compliquée, triste et esseulée, et ce encore plus chez les auteurs des pays du nord de l’Europe qu’ailleurs (quoique, chez les américains, on ait aussi des cas sympathiques…). Il ne reste qu’à espérer que ces situations sont dues à l’imagination des auteurs et non à un reflet de la réalité…

Bref, quand il ne s’occupe pas de sa fille Eva Lind, adulte, mais droguée, et de surcroit enceinte, de son fils qui l’a rejeté, de sa femme qui même au bout de 20 ans de séparation l’agonit encore d’injures, Erlendur enquête. Et il est têtu, pugnace et cherche la petite bête et le détail, si bien qu’il enquête en profondeur et arrive à dénouer les fils de mystères compliqués.

Un vieil homme qui semblait bien sous tous rapports vient de mourir assassiné dans son appartement mais on trouve dans son ordinateur des photos pornos plutôt crades ne correspondant pas du tout au personnage, ainsi que la photo cachée de la tombe d’un enfant. Qui est vraiment cet homme qui vient de mourir ? Et surtout, quel a été son passé, qui était-il avant ? Erlendur va devoir remonter 40 ans auparavant et faire ressurgir des faits du passé pas jolis-jolis, et qui semblent liés au meurtre d’une façon ou d’une autre. Le lecteur suit pas à pas l’enquête d’Erlendur, découvrant avec lui les indices, les ramifications, recoupant ses informations pour finalement comprendre en même temps que l’enquêteur le pourquoi des choses. Nous ne sommes donc pas dans un roman au suspense haletant, mais bien dans une marche à petits pas pour comprendre, faire la lumière. Une démarche intéressante, puisque les faits et les indices s’enchainent avec facilité et que le roman ne comprend aucun point mort, même si son rythme est plutôt lent. J’ai été bluffée par la façon dont la vérité se révèle, puisque chaque pièce, tel un puzzle, s’emboite parfaitement du moment qu’on a trouvé le déclic.

Ce roman est également intéressant pour ce qu’il laisse deviner du pays et de Reykjavik. Le froid, la nuit, les intempéries, l’Islande n’apparait certes par comme une destination touristique sous la plume de Indridason, mais on sent que l’auteur aime son pays, le connait bien et le décrit avec précision.

De plus, les informations sur la filiation et l’héritage génétique que le lecteur découvre au fil de sa lecture sont passionnantes, même si elles font froid dans le dos. En Islande en effet, l’utilisation des données génétiques de la population du pays a été autorisée un certain temps, non seulement pour la recherche, ce qui est plutôt louable, mais aussi à des fins commerciales, et bien sûr totalement mercantiles.

Bref, un roman agréable à lire, pas trop mal écrit, et surtout qui plait par l’ambiance dans laquelle nous sommes plongés, les caractères des personnages bien trempés (tous à problèmes !), et un dépaysement certain pour le lecteur français. Une découverte intéressante pour  moi qui du coup, ai enchainé de suite sur La femme en vert, l’opus suivant.

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