Le texte de la déclaration de François Hollande peut être consulté ici, sur le site internet de l'Elysée : http://bit.ly/TCCC8l
Le mot "environnement" a bien été prononcé par le Président de la République :
"Pour préparer l’avenir, notre pays a besoin d’investir dans tous les domaines ; dans nos filières industrielles et agricoles, dans le logement, dans l’environnement, dans la santé, dans la recherche, dans les nouvelles technologies. J’ai donc demandé au gouvernement de proposer une stratégie d’investissements publics comme privés pour moderniser la France à l’horizon 2020."
En soi, la présence du mot "environnement" dans cette liste est une bonne chose. Malheureusement - verre à moitié vide - c'est bien dans une liste que le terme apparaît et pas en premier non plus.
Or, il convient de rappeler le sens et la portée du principe d'intégration de l'environnement dans les politiques publiques, inscrit en droit de l'Union européenne : l'environnement n'est pas une branche de l'arbre des politiques publiques mais l'une de ses racines. Tant que l'environnement restera un chapitre parmi d'autres du programme de l'Etat et de son Chef, le développement durable demeurera un objectif parmi d'autres et non le socle de toute politique publique. C'est au demeurant pour cette raison que le Pacte écologique de Nicolas Hulot avait proposé, en 2006, la création d'un Vice Premier ministre en charge du développement durable, dont la misseion aurait été de veiller au caractère durable de toute décision publique.
Autre regret à la lecture des voeux du Président de la République : le recours au terme de "croissance". Employé au singulier, ce terme renvoit à la croissance du PIB. Or,bâtir une politique publique sur une croissance qui ne devrait pas dépasser de beaucoup le zéro semble assez imprudent.
Parler de croissance sélective et miser sur les secteurs qui peuvent avoir leur propre et forte croissance paraît plus prudent. Et force est de constater que ces secteurs sont souvent en lien avec l'environnement : émergence des "clean techs", recyclage des déchets, développement des économies d'énergie, rénovation du bâtiment, production d'énergies renouvelables, chimie verte ... notre avenir est là. Il suppose une fiscalité verte, la prise de conscience du coût de l'énergie, une valorisation de la biodiversité etc ..etc...
Espérons qu'il ne sera pas nécessaire qu'une nouvelle génération de responsables politiques soit au pouvoir pour que notre pays prenne la tête de cette révolution. Saupoudrer de maigres investissements publics avec quelques critères environnementaux n'est pas à la hauteur de l'enjeu.