Plus que deux classiques d’animation récents à découvrir. Qui a bien pu passer devant tous les autres classiques récents (période démarrant à partir de la petite sirène) ? Mais qui a dû s’incliner devant un seul concurrent ? La réponse se trouve dans cet article que vous êtes, j’en suis certain, impatient de découvrir et de lire pourquoi il est numéro 2. Quels sont les éléments qui font de ce film un film à voir absolument et quel petit élément l’empèche de prétendre à la perfection et la première place ? Tout cela se trouve juste après, si vous cliquez sur lire la suite bien sûr.
#2 : Tarzan
(1998, 37ème classique; Réal : Chris Buck et Kevin Lima)
Que dire de ce film ? Il est trop souvent mal vu. Et je ne comprends pas pourquoi. Ce film atteint la quasi perfection. Déjà, Tarzan est un très bon personnage disney. Son évolution dans la vie est bien menée, avec un bon équilibre entre sa jeunesse et les passages adultes. Ensuite, coté caractère, il en impose. Là encore, on le voit bien progresser et s’affirmer. On ne le voit pas devenir le roi de la jungle quand il est petit mais à la fin du film, il est impossible de ne pas le voir comme tel et toute l’évolution se tient parfaitement et logiquement. Les épreuves qu’il traverse sont cohérentes et servent bien son évolution. Ses réactions sont également bien dosées et on ressent superbement son déchirement entre l’attirance pour les siens biologiques et sa famille. Tarzan s’impose comme une belle métaphore réussie de ce que peuvent traverser les enfants adoptés en quête de leurs origines et le déchirement que cela peut entrainer si il faut choisir entre les deux mondes. Tarzan est un personnage superbement équilibré et au travers duquel on peut saisir de multiples niveaux de lecture. Figure de la tolérance et de la différence, Tarzan est probablement le personnage le plus riche et profond des classiques Disney.
En prime, il est servi par un design et une animation sans faille. Walt Disney Pictures montre toute sa virtuosité au travers de ce film qui s’avère le classique 2D plus abouti techniquement. C’est beau, coloré, avec des plans osés et virevoltant, le tout dans une fluidité exemplaire et ultra rapide. De plus, l’intégration des éléments 3D se fait parfaitement. A aucun moment, l’animation ne faiblit et reste au top de bout en bout. 15 ans après, il reste un modèle du genre, totalement d’actualité et gagnerait même avec une adaptation en 3D en salles. Les passages de surf sur les branches seraient sûrement très impressionants.
L’autre extraordinaire réussite du film est sa bande originale. Phil Collins est au top et livre des chansons mémorables, en vo comme en vf. Des chansons parfaitement adaptées aux scènes et qui restent dans la tête longtemps. Les musiques renforcent parfaitement l’émotion dégagée par les scènes. Il me suffit de réentendre Deux mondes pour avoir les larmes qui reviennent. Elle appuye parfaitement l’excellente scène d’introduction rythmée et poignante du film. Et « Enfant de l’homme » ainsi que « Je veuxsavoir » donnent une pèche d’enfer. Tout comme l’animation, la musique reste constamment au top élevant encore plus haut les émotions dégagées par le film.
Malheureusement, quelques petits détails viennent entacher la perfection du film. Jane est un personnage très sympathique mais elle reste finalement assez cruche, trop perdue dans son propre monde, un effet encore plus renforcé par sa proximité avec Clayton qui est, je crois, le méchant le plus voyant de tous les classiques Disney. Non seulement, il a la pancarte géante clignotante fluo « je suis un méchant », mais il a aussi la fanfare et le feu d’artifice qui vont avec. C’est simple, on ne l’a pas encore vu, qu’il est déjà établi comme le méchant rien qu’avec ses dialogues et ses découpages massacre de la jungle à la machette. C’est vraiment le point noir de ce film. Le personnage aurait gagné en profondeur si on l’avait présenté comme un gentil, ou du moins une personnage normale, voire ennuyée d’être là. La révélation de sa duplicité aurait été un bon moment. Là, avec son comportement et ses réflexions, j’ai du mal à comprendre pourquoi Jane ne se méfie jamais de lui. Du coup, ça affaiblit le personnage de Jane. Et puis finalement, Clayton pèche aussi dans sa relation avec Tarzan. A aucun moment, le film n’explore le fait que Tarzan soit confronté à de bons et de méchants hommes. Et le combat final s’avère très décevant car n’étant pas vraiment épique, même si la fin de Clayton est sympa et assez osée pour du Disney.
Au final, Tarzan est le Disney qui m’a le plus touché (avec le numéro 1 de ce top). Peu importe le nombre de fois où je le revois, les émotions sont toujours aussi fortes sur de nombreuses scènes poignantes dont l’excellente introduction.
Ce film est une véritable démonstration de force technique, musicale et de caractérisation. Du moins pour Tarzan qui s’avère être le personnage le plus riche et le plus profond des classiques Disney. Le problème est qu’il lui manque vraiment un adversaire à la hauteur. Il lui aurait fallu un ennemi de la trempe d’un Jafar ou d’un Scar pour prétendre à la perfection totale.