L'année 2012 a démontré que le logiciel économique néolibéral était encore et toujours celui utilisé par les dirigeants politiques au sein de l'Union européenne. J'avais tenté d'en rendre compte au travers des nombreux billets de mon blog. Souvenez-vous (les liens mènent aux différents billets de mon blog):
* en janvier 2012, la France perdait officiellement sa notation AAA auprès de Standard and Poor's, note qu'elle avait depuis 1975... année depuis laquelle l'État n'a plus voté un seul budget à l’équilibre ! Et lors de ses voeux pour 2012, le précédent locataire de l'Élysée relançait l'idée d'une TVA sociale avant d'évoquer quelques jours plus tard une taxe sur les transactions financières De mon côté, j'avais été invité sur le plateau de l'émission 13 avec vous de France 3 Lorraine pour en parler, puis sur celui de la chaîne locale Mosaïk.
* en février 2012, les prix des carburants battaient de nouveau des records en France et la Grèce mettait en place un nouveau plan d'austérité drastique. Et moi je faisais paraître mon livre Comprendre la dette, qui doit permettre au lecteur de saisir les débats actuels sur la dette publique au travers définitions précises, d’exemples, de schémas et de graphiques (41 figures et 19 tableaux).
* en mars 2012, la campagne présidentielle atteignait un niveau tangent à zéro, ce qui m'a poussé par ces temps de crise à relire Keynes et à écrire un billet pour rappeler que rien n'avait changé en Europe depuis la crise. J'avais également animé une conférence à Saint-Avold (Université du Temps Libre) et une autre à Forbach (Université Populaire Transfrontalière) sur le pouvoir des agences de notation.
* en avril 2012, le peuple découvrait quatre lettres qui pesaient environ 1 000 milliards d'euros, tandis que certains affirmaient que la Finance chercherait à se venger de François Hollande s'il était élu président de la République. A ce stade de la campagne électorale, la ligne de front économique tendait à s'estomper puisque les deux principaux candidats prétendaient que la saignée économique sauverait la France et l'ensemble des pays européens, où elle est préconisée comme remède aux maux économiques. De mon côté, j'ai été l'invité de l'émission entre les lignes de Mosaïk, pour présenter mon dictionnaire révolté d'économie, qui permet de découvrir à travers une écriture simple et sans langue de bois ce que chacun doit savoir du monde économique dans lequel nous évoluons et tout ce que l’on ne nous dit pas !
* en mai 2012, Vladimir Poutine recevait l'investiture pour son troisième mandat de président, tandis que François Hollande était élu président de la République (française !). Pendant ce temps l'économie européenne mourrait à petit feu, le bon élève espagnol sombrait et la Grèce faisait face à une fuite de ses capitaux... D'où un billet pour présenter quelques éléments théoriques sur les politiques économiques en Europe.
* en juin 2012, l'aveuglement se poursuivait en Europe avec la signature du traité TSCG qui s'annonce déjà comme un instrument qui portera l'estocade à la zone euro.... De mon côté, j'ai animé un débat sur les banques, la finance et plus généralement l'économie (en France mais aussi dans le monde), afin de répondre aux très nombreuses questions que suscitait la projection du film Margin Call au cinéma Méga Kiné de Freyming-Merlebach.
Durant l'été, j'ai profité d'une relative accalmie pour approfondir à travers mes billets de blog des thèmes qui m'intéressent :
* en juillet 2012, on commençait par la hausse du SMIC. Le gouvernement, pris en étau entre le marteau des promesses électorales et l'enclume de la réalité économique, annonçait le 1er juillet une hausse du SMIC de 2 %, soit 21,50 euros net par mois. Je montrais dans cet autre billet que la promesse de François Hollande de renégocier le Traité s'est perdue dans l'abime de la realpolitik allemande. Quant à la véritable nature de la crise de la zone euro, elle reste encore bien mystérieuse pour nombre de dirigeants alors qu'il s'agit avant tout d'une crise de la balance des paiements.
J'avais également établi un petit florilège des catastrophes dans le monde bancaire, suite notamment au scandale du LIBOR. Enfin, en m'appuyant sur la Grèce qui est devenue le cas d'école d'un problème d'insolvabilité traité fautivement comme un problème de liquidité, j'ai cherché à expliquer comment soigner une crise de solvabilité d'un État.
* en août 2012, je montrais que la finance hypertrophiée conduit au désastre, les activités de marché étant désormais tenues par un oligopole constitué de quelques grandes banques internationales (Goldman Sachs, JP Morgan Chase, HSBC, Barclays, UBS, BNP, pour n'en citer que quelques unes) - qui deviennent de facto des établissements systémiques. On assistait également à un phénomène inquiétant puisque les taux d'intérêt réels devenaient négatifs. Pendant ce temps les prix des céréales flambaient en raison d'une sécheresse historique aux États-Unis et de l'anticipation d'une moins bonne production en Russie et en Ukraine.
Se posait aussi la question de la survie de la Grèce au sein de la zone euro, le gouvernement grec étant pris en tenaille entre ses bailleurs de fonds, qui exigeaient un nouveau plan d'austérité de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014, et le peuple qui ne supporte plus les conséquences sociales de cette rigueur massive. Et pour finir l'été, nous avions le droit à une mesure populiste consistant en une baisse des taxes sur les carburants. J'ai alors montré que le principe de l’incidence fiscale permet d'affirmer que, sous couvert d’aider les consommateurs, ces baisses de taxes seront captées par les producteurs de pétrole et ne profiteront que très peu aux consommateurs..
* en septembre 2012, je revenais sur l'annonce faite par le président de la BCE, Mario Draghi, qui avait annoncé en juillet que son institution était prête à acheter les obligations des États en difficulté. J'évoquais aussi les conséquences possibles d'une aversion au risque, c'est-à-dire une situation où les investisseurs privilégient certaines obligations d'État à toute autre forme de placement. De mon côté, c'était ma rentrée à l'IUT, à l'UPT, et je reprenais la fonction de coordonnateur de l'atelier d'aide aux devoirs. En outre, je commençais à intervenir dans la nouvelle chronique économique du Grand rendez-vous du lundi de Mirabelle TV, avec comme premier sujet le prix des carburants, pour enchaîner ensuite avec le prix du gaz et les prix de l'immobilier.
* en octobre 2012, j'ai analysé le risque inflationniste au sein de la zone euro et montré que le vrai risque est la déflation. Sur ces entrefaites, les dirigeants européens discutaient de la supervision bancaire et se vantaient de réguler la finance. De mon côté, j'animai de nouveau un débat sur l'économie suite à la projection du film Margin Call aux cinémas Forum de Sarreguemines. Salle comble ! J'ai aussi démarré les cafés économiques à l'UPSC, où exceptionnellement nous sommes montés à 18 auditeurs dans chaque groupe en raison de la très forte demande (plus de 20 personnes en liste d'attente !). En outre, j'ai été invité par le CCFD à animer une conférence-débat sur les paradis fiscaux. Salle comble ! Enfin, j'ai assuré deux chroniques sur Mirabelle TV, l'une sur l'inflation et l'autre sur le crédit à la consommation.
* en novembre 2012, les médias ne cessaient d'évoquer les politiques de dévaluation interne imposées par la Troïka aux États en difficulté. Il m'a donc semblé indispensable de préciser tout cela dans un billet, afin que les lecteurs comprennent pourquoi ces politiques mènent à la catastrophe. Mes chroniques sur Mirabelle TV portaient sur le livret A et la TVA sociale, qui faisait son retour triomphal avec le rapport Gallois et son choc de compétitivité. J'ai en outre animé une conférence à l'UPT de Forbach pour expliquer les tenants et aboutissants des politiques d’austérité actuelles.
* en décembre 2012, j'ai montré pourquoi les politiques de l'offre telles qu'elles sont menées actuellement conduisent à une impasse. En
effet, les économies s'enfoncent peu à peu dans la dépression... Et dans ma chronique sur Mirabelle TV, je me suis fait violence pour expliquer à quoi devrait servir une banque.
Pour finir, je tiens à remercier tous mes lecteurs pour leur fidélité et vous présente, malgré la crise qui se transforme en dépression économique, mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année ! Merci pour vos commentaires, liens et encouragements qui me touchent...