La récente dégradation de l’état sécuritaire en République Centrafricaine (RCA) a contraint les équipes d’Action contre la Faim à réduire temporairement certaines activités et programmes en cours dans le pays. A cette heure, seuls les programmes de nutrition, intégrés aux 14 centres de santé de la ville de Bangui, sont maintenus. Plus de 550 enfants malnutris aigüe bénéficient de soins et d’un traitement curatif qui ne peut être interrompu. Nous sommes prêt à déployer une assistance d’urgence complémentaire si nécessaire.
Dans l’attente d’une stabilisation de la situation, ACF a provisoirement évacué une partie de son personnel international dans les pays frontaliers. Mais, forte de plus de cent employés centrafricains, la mission est à même de maintenir son programme en capitale. La malnutitrition aigüe sévère est une pathologie chronique en RCA. C’est une des raisons qui a incité ACF à ouvrir une mission en 2006. Depuis lors, nos actions ont pour objectifs de soutenir les services de santé pour soigner les enfants malades de malnutrition aigüe et favoriser le développement local, agriculture ou activité génératrice de revenue, accès à l’eau et l’assainissement, soins materno-infantile, pour lutter contre les causes sous-jacentes à cette maladie.La RCA : Un pays vulnérable et oublié
Le pays est en état de vulnérabilité chronique et la situation s’aggrave d’années en années depuis plus de 40 ans. C’est ce qu’on appelle « une crise oubliée ». Peu d’ONG parviennent à y travailler en raison de la rareté des financements des bailleurs de fonds. Malgré une certaine reprise suite à la crise économique de 2008, la croissance économique est trop faible pour avoir un impact sur la réduction de la pauvreté et la création d’emplois. La RCA reste fragile au moindre choc économique. Près de 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays est immense, cinq fois la France, mais les infrastructures sont inexistantes. L’Etat est quasi-absent et le système de santé presque inexistant sauf à Bangui.Des taux de malnutrition et de mortalité infantiles importants
Près de 8% des enfants de la capitale souffrent de malnutrition aigüe. Naomi, une petite fille de 9 mois, pesant à peine 3 kilos début décembre, est l’illustration concrète des besoins nutritionnels dans le pays. Elle a été admise début décembre dans l’unité nutritionnelle du complexe pédiatrique de Bangui et est actuellement soignée en ambulatoire. Les taux de mortalité infantile sont très importants, dans certaines localités, ils sont 3 à 4 fois supérieurs aux seuils d’urgence. La République centrafricaine détient la deuxième espérance de vie la plus faible du monde (48 ans), à égalité avec l’Afghanistan. Pourtant, les bailleurs se désintéressent de ce pays.Retour à la liste des articles