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2012, le début d'une fin ? (sombre bilan d'un an de blog)

Publié le 31 décembre 2012 par Falconhill

2012, le début d'une fin ? (sombre bilan d'un an de blog) Les chiffres révèlent bien ce qu’a été mon année de blog de 2012. Une année de ras-le-bol global. J’ai détesté l’ambiance sur les blogs. Ambiance électorale détestable et délétère. Pire qu’en 2007 et l’affrontement entre Royal et Sarkozy, deux personnalités identiques en bien des points. 
Et que dire de l’ambiance post-électorale, et de ces 6 mois de présidence Hollande ? Elle est loin, cette "république apaisée" qui était promise... Impression qu’une certaine partie de la gauche (blog, militant, élus aussi...) se venge et se défoule de 10 ans loin du pouvoir. On ne peut rien dire de mal sur ce gouvernement, sous peine de voir sous Twitter ou dans les blogs se déchainer une meute. Et d’un autre côté, on ne peut rien en dire de positif non plus : c’est d’autres meutes, aussi enragées et fanatisées, qui déferlent… C’est du grand n’importe quoi, ça m’est insupportable : ce n’est pas ça la politique pour moi. En résumé, on ne peut plus rien dire. Pénible...
Les chiffres sont là. 50% de visites de moins. Forcément, 330 billets en 2012, contre 450 en 2011, et 600 en 2010. L’envie n’est plus là. Le plaisir non plus. Je l’ai souvent dit ici, le plaisir est le carburant qui fait tourner ce blog. Plaisir de donner, d’échanger. Je ne suis pas un militant : je n’avais pas le badge « FH2012 » sur mon blog, ni aucun autre badge d’ailleurs. Je n’ai rien à vendre. Ni idée, ni parti. Que ça soit un camp ou l’autre qui soit au pouvoir, au fond, je m’en moque. Le salarié moyen que je suis sait que l’effort national pèsera sur ses épaules, et que je travaillerai pour payer des impôts. Donc si je n’ai pas de plaisir à bloguer, je vais faire autre chose : c’est en immense partie ce que j’ai fait ces derniers temps.
2012, le début d'une fin ? (sombre bilan d'un an de blog)Comment trouver du plaisir à bloguer quand pleuvent les insultes ? Je garde en mémoire les tacles par derrière que je me suis pris par certains blogueurs de gauche, qui m’ont consacré des billets avec un seul reproche : celui d’être de droite, et donc de ne pas être de gauche. Un délit de sale gueule. Délit de ne pas penser comme eux, ne pas faire partie de la grande famille de ceux qui insultaient Sarkozy à l’époque (ça m’amuse quand j’entends pleureur sur le « Hollande bashing »…), et se réunissait sous la belle bannière du bien : celle de la gauche. 
Enfin, « la », non car elle est plurielle cette gauche. Parmi ceux qui m’ont aussi consacré des billets d’insulte, il y a cette « gauche de la gauche », ces extrémistes que je considère être du même tonneau que ceux du Front National. Même davantage dangereux, car ils se croient « le bien », avec l’aide d’une bien-pensance générale qui me fait peur… Leur racisme idéologique passe plutôt bien pour certaines personnes : moi il me débecte. Pour reprendre un vocabulaire qui leur sied bien : il me fait vomir… Et davantage encore quand j’en suis une victime, pour la seule raison que je suis « de droite ». Donc pour ces fanatiques rouges bruns, l’incarnation de ce mal qu’il faut « éradiquer »… Heureusement qu’ils ne sont pas au pouvoir, ils seraient capables de mettre en place une police politique et de ressortir les guillotines, ces "humanistes" là… Donc des billets et des réflexions cons, d’un sectarisme consternant, je m’en suis pris. Ces grands tolérants de gauche ont en parti réussi : j’ai ressenti clairement du dégout à bloguer.
Et je ne parle de ceux de la « vraie droite ». Ou qui se considère vraie. Celle qui a amené Sarkozy dans le mur. Celle qui a élu Copé, et a provoqué la blague tragique de l’élection interne de l’UMP, où les urnes n’étaient pas les seules bourrées visiblement. Comment dois-je considérer ses gens qui viennent m’emmerder et me donner des leçons, alors qu’ils ont réussi à contribuer à donner tous les pouvoirs à la gauche, en faisant perdre toutes les élections les unes après les autres ? Franchement, je ne sais pas…
Bloguer quand on risque de se faire emmerder ou insulter par des collègues blogueurs, ou par des gens qu’on ne connait pas, pour le seul tort qu’on ne « pense pas la bonne chose », ça me gonfle. J’ai une vie réelle suffisamment fournie en cons en tous genres et en emmerdement, pour ne pas en rajouter dans le monde virtuel des blogs. Mais je constate qu’aujourd’hui, la discussion et le débat sont difficiles. Voire impossible. Tant pis.
Et je rajoute une plaie que j’ai souvent dénoncée ici. Cette impossibilité de débattre sous peine de se prendre le carton rouge de la part de ces intégristes de la pensée. On n’est pas favorable au « mariage pour tous » ? On est homophobe. On est contre le droit de vote des étrangers ? On est raciste, xénophobe lepéniste. On est contre la taxe de 75% sur les hauts-revenus ? On est « ultra-libéral », ce qui évidemment est une insulte. On déteste cette haine du riche qui déferle ci et là ? On est inqualifiable… De la même manière qu’on était forcément « machiste » (donc décrédibilisé d’office) quand on critiquait Royal, il y aujourd’hui une interdiction de prendre position sur tel ou tel sujet, sans se prendre l’étiquette balancée en pleine gueule.
Je suis sans doute un idéaliste. Un crétin. Mais je suis convaincu qu’on peut faire de la politique et qu’on peut débattre sans s’insulter, sans se caricaturer. J’ai toujours été persuadé qu’une élection se gagne en convaincant que nos idées sont les meilleures, et que notre candidat est le meilleurs. Pas que l’autre en fasse est le plus mauvais. Pas en abaissant l’autre. Et surtout pas en caricaturant ou en insultant les gens ou les soutiens de l'autre camp par blogs ou Twitter interposés. Aujourd’hui, en France, on n’élit plus personne : on élimine. On est dans le négatif. Cela se voit dans la société, ou jalousie, mépris et petitesse sont au firmament. Les blogs et Twitter sont malheureusement le prolongement de ce que je juge être la médiocrité ambiante. C’est triste. Pour moi, c’est même déprimant. Et en ramenant ma logique (que l’on peut contester), 2012 n’a pas vu l’élection d’un camp, d’un président. Il a vu la défaite et l’élimination de l’autre. Un choix contre, pas un choix pour. Les gens ne dansaient pas de la victoire d’Hollande, mais de la défaite de Sarkozy. Négatif, toujours…
J’avais daté mon ras-le-bol réel au moment de l’affaire Merah. J’étais malade pendant le siège du forcené. Grosse fièvre durant ces trois jours. Je n’ai rien écrit. Par contre, quand je venais sur le web, je lisais des choses hallucinantes. J’avais été profondément choqué par certains écrits. Abjects. Ou quand l’anti-sarkozisme peut vraiment pousser à l’inqualifiable… A ce moment-là, j’ai vraiment eu peur de ce que pourrait devenir la France. Mais en fait non. Le ras le bol, je l’ai eu depuis bien plus longtemps en fait…
Et puis est venue le coup de grâce. L’histoire Wikio – Ebuzzing. La blogosphère de gauche, qui trustait les premières places, a gueulé. Ebuzzing a répondu, de manière pas forcément maline. Fin de l’histoire, des classements, tout ça. Je n’ai pas trop suivi le pourquoi du comment, j’ai l’impression que tout le monde a déconné. Mais au final, c’est le joujou qui est cassé. Alors un truc bête. Avant, pour savoir qui me citait (ou m’insultait), j’allais voir le « Wikiobacklink ». Aujourd’hui, je n’ai plus rien. Le dernier lien que j’ai eu, cité par l’outil, est un billet qui reprend mon article sur cette histoire de Père Noel qui a été expulsé d’une école, parce que certains d’une autre « communauté » confessionnelle n’en voulait pas. Evidemment pas pour me faire des louanges. Mais sinon rien.
Cette histoire a renforcé mon sentiment : aujourd’hui, j’ai l’impression de bloguer tout seul. Est-ce que ça vaut le coup de continuer ? Aujourd’hui, je ne sais pas.
J’avais créé ce blog, au départ, pour avoir l’illusion d’un contact avec une nymphe qui courrait à travers les bois. C’était en 2004. A un moment, je n’ai plus su si ce que j’écrivais a pu être lu du côté du Pays de Gex, Macon, le Creusot ou Orléans. J’aurais aimé que certains billets le soient… Maintenant, je suppose que du côté d’Orléans ça fait belle lurette que ma maison n’intéresse plus.
Aujourd’hui, j’ai d’autres occupations. D’autres envies et aspirations personnelles. Je garderai toujours dans le cœur l’esprit de la Comète, celle d’Aout 2009. Mais je sais très bien que les choses ont changé, tant pis. Pour autant, les collègues sont là. J’ai rencontré des gens sympas grâce aux blogs. Certains sont devenus des amis. Ca doit rester le plus important.
Le bilan de 2012 est négatif. Très négatif. 2013 c’est demain. On verra ce que ça donne. Mais avec ou sans ma maison, avec ou sans mon blog, la Terre continuera de tourner. Et c’est le plus important…

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