Le match se joue entre les parisiens du PSG et les toulousains du TFC. Nougaro en fond sonore et des drapeaux violets un peu partout. Et moi, une parisienne dans les tribunes toulousaines. Récit de 90 minutes palpitantes.
Des ballerines aux pieds, un petit haut Sessun bleu pétrole et un jean noir, me voilà parée pour 90 minutes de foot. Mon portable dans une main et mes énormes lunettes de soleil sur le bout du nez, je regarde le stade se remplir. À ma droite, un parisien s'est perdu. Son écharpe tricolore sent la Stella et la Lucky Strike. À ma gauche, mon cousin, la barbe naissante, l'oeil humide et des mollets de footeux.
Le match commence. À chaque percée toulousaine, l'écolier devant moi se lève, les yeux hypnotisés par le ballon rond. Bingo, l'équipe du fameux Elmander marque un but dès la 7e minute. On chante, on saute, on tape sur des bambous. Il est évident pour le commentateur sportif qui sommeille en moi que le jeu est dominé pendant ce premier quart d'heure par les violets. Mais c'était sans compter l'extrême détermination des joueurs de Paul Le Guen.
Un but injustement refusé du côté de Toulouse et ce sont des milliers de spectateurs qui hurlent et font flotter leurs drapeaux. Puis Paris se soulève, égalise et portée par des supporters en cage et infatigables prend la main.
À ma droite les soldtats du PSG vêtus presque tous du maillot de leur équipe déplorent l'absence de Pauleta (et moi aussi d'ailleurs...) mais ne cessent pas une seconde (même pendant la mi-temps) de chanter, sauter, jurer, s'égosiller, suer et de jeter leur tee-shirt mouillé au-dessus des grilles qui les/nous (!) protègent.
Le match traîne en longueur. Le PSG mène 2-1, Paul Le Guen en costume sort de sa petite tribune, des joueurs toulousains s'échauffent derrière le gardien de but, un voisin renverse sa kro sur une grande et fausse blonde. On siffle, on crie, on se casse la voix.
Les drapeaux s'agitent, les 90 minutes touchent à leur fin. Mon cousin vitupère, un brun derrière moi crache quelques insultes contre l'arbitre. Allez le Téfècé!!
Il ne reste que trois minutes. Je dis à ma voisine que beaucoup de matchs se sont joués aux arrêts de jeu. Le PSG tente une action et marque. Je bondis de mon siège en parfaite petite parisienne de la rive gauche que je suis.
3-1, c'est pas mal non?
Par Elsa Pereira
© Panoramic