Du pain sur la planche pour 2013
L’année 2012 se termine sur une bonne nouvelle : la fin du monde, soit disant prévue par les Mayas, n’a pas eu lieu. A part cette éclaircie qui fait aimer, au moins pour un temps, les pires Cassandre, car ils nous ont permis un instant de nous sentir revivre, le climat qui règne ici morose :- Les politiques, qu’ils soient de gauche, du centre, ou de droite, au pouvoir ou dans l’opposition, continuent à confondre crise et transformation, à ne produire aucun discours positif sur le futur, à être préoccupés de leurs succès personnels ou de leurs partis davantage que du sérieux de leurs idées, et à sembler étonnés du désamour qui les entoure : aucun ne se risquerait comme Bonaparte à se lancer le premier sur le pont d’Arcole, car tous savent que personne ne les suivrait… Ce sont de plus en plus des rois nus, et tout le monde s’en rend compte. Peu rassurant, mais peut-être une étape nécessaire avant une reconstruction.- Les invectives qui viennent d’avoir lieu autour du départ de Gérard Depardieu sont le témoin d’une sorte de fin de règne et de désagrégation collective. Comment ne pas voir que cette polémique, partie d’une nouvelle sortie de route de notre Obélix national, est l’expression de la société de défiance qui est malheureusement la nôtre ? Chaque jour, nous nous méfions un peu plus les uns des autres, les dirigeants de leurs collaborateurs et salariés, les salariés de leurs dirigeants, les Français de leur classe politique, les politiques du peuple qui les élit. Alors les plus forts s’en vont, et parmi ceux qui restent, ceux qui en ont la force hurlent avant de se dévorer entre eux… Attention à ne pas faire de la France une jungle inhospitalière, sans solidarité, sans respect mutuel, et sans amour. Inquiétante évolution, mais peut-être l’atteinte d’un fond avant un rebond.- Les économistes continuent d’améliorer leurs calculs, afin, pensent-ils et disent-ils, de mieux comprendre ce qui se passe et mieux agir. Mais comment ne voient-ils pas que le PIB ne mesure qu’une fiction de création de valeur, qu’annoncer un taux de croissance avec une précision à 0,1 près est juste ridicule vu le niveau d’incertitude sur celui-ci, que le taux d’inflation ne représente que l’évolution du calcul fait, et non pas la complexité de l’économie moderne ? D’ailleurs si leurs théories sont justes, pourquoi diable, les actions entreprises sont-elles sans succès et les échecs se succèdent-ils… Malheureusement, le travail de ces « experts » n’est pas un Monopoly déconnecté de la vie quotidienne de tout un chacun, et sur la base de ces fictions, des décisions sont prises et des taux d’intérêt sont payés. Jeu dangereux, mais peut-être le réveil est pour demain.Le monde de demain, le Neuromonde, émerge : - Il sera fait de connexions denses et d’échanges multiples,- Les territoires n’y seront plus la propriété de ceux qui y sont nés, mais des appartenances et des apports mis au pot de la créativité collective,- L’acceptation de la puissance des processus inconscients et de tout ce qui ne peut pas être modélisé ouvrira de nouveaux espaces de liberté, et poussera à confiner les mathématiques aux seuls domaines où elles peuvent être appliquées,- L’histoire, c’est-à-dire l’art des interprétations et des confrontations positives, et la philosophie, c’est-à-dire l’art de l’exigence sur le sens des mots et de la rigueur de la pensée, deviendront ou redeviendront les arts majeurs, surtout pour tous ceux qui veulent comprendre et diriger.Peut-être suis trop optimiste, et même un peu utopique. Mais n’est-ce pas pour des voeux de bonne année le moment pour l’être !Quoi qu’il en soit, à vous tous qui avez la gentillesse de suivre mon blog et le cheminement de mes réflexions, je souhaite une bonne et excellente année pour vous et tous vos proches. Que la force soit avec nous… nous allons en avoir besoin !