Waterloo Necropolis, Mary Hooper
Éd. Les Grandes Personnes
314 p.
Résumé:
L’histoire se déroule à Londres à la fin du XIXè siècle. Dans l’autre face sombre de la capitale anglaise, où règne misère, froid et pauvreté, deux jeunes sœurs orphelines luttent pour vivre au jour le jour. Leur vente quotidienne de cresson ne suffisant plus, elles doivent trouver rapidement une façon de gagner de l’argent. Alors que leur misérable taudis est voué à la destruction, les jeunes filles se retrouvent à la rue. Que faire?
Grace, la plus jeune des sœurs, se rappelle de sa rencontre avec Mrs. Unwin ̶ patronne des célèbres pompes funèbres de la ville ̶ des semaines auparavant alors qu’elle était allée enterrer un être cher. Cette dernière lui avait proposé un emploi de pleureuse pour les inhumations, poste auquel Grace avait catégoriquement refusé.
Maintenant qu’elles étaient à la rue et dans le froid presque devenu insupportable, Grace reconsidérait son offre. Or, comme celle-ci se présentait avec son aînée Lily, il était hors de question d’embaucher une personne de plus. C’est à ce moment là que Mr Unwin, ayant entendu la conversation, fait son apparition et convainc sa femme de les prendre tous les deux. Car il avait lu dans les journaux qu’une femme et sa fille étaient recherchées pour une héritage colossal. Et ces deux personnes répondaient au nom de Parkes…
Mon avis:
J’ai repéré ce bouquin dans les étagères «coup de cœur des bibliothécaires », évidemment dans la bibliothèque près de chez moi. Mais je ne l’ai pas pris de suite. Je l’ai pris car je voulais surtout lire les romans de cette maison d’édition qui est absolument géniale! Et je ne sors pas du tout déçue de cette lecture.
Le début est assez glauque, triste et l’auteure nous plonge dans un univers sombre. Univers réel puisqu’il dépeint avec précision la capitale anglaise à cette époque. On se croirait être dans cette ville, avec tout ce froid, cette misère qui nous glace le dos. Dans chaque page on ressent cette atmosphère et elle nous colle à la peau jusqu’à la fin. Toute cette tristesse que j’ai ressenti au début ne m’a pas trop donnée envie de poursuivre ma lecture. Mais le ton, l’écriture de l’auteure est si fluide, agréable que je ne me suis pas arrêtée.
L’histoire des deux jeunes filles est ainsi morne et dure. La pauvreté les touche: elles vivent dans un logement insalubre et sont obligées de vivre au jour le jour en dépensant les seuls sous gagnés en vendant le cresson. Et c’est comme ça tous les jours. Je n’ai pas pu m’empêcher d’éprouver de la compassion: et si cela m’arrivait? Malgré cela, Grace et Lily sont fortes et comme elles sont soudées, elles parviennent à surmonter les moments difficiles. Leur passé est difficile, tâchés de mauvais souvenirs et de mauvaises rencontres. Ce passé qui est évoqué dans le roman donne un ton très dur et ça m’a beaucoup touchée.
Ensuite l’histoire de l’héritage et les patrons Unwin est celle qui m’a vraiment captivée. Cela fait très longtemps que je ne suis pas restée des heures collée au livre car en général je ne lis pas (enfin plus) pendant plus d’une heure. Ces deux malfrats, motivés par l’appât du gain et accompagnés du cousin Sylvester Unwin, vont tenter par le biais des pires combines et plans de toucher à l’héritage de leurs employées. Petit à petit, leur plan va être découvert et Grace va tout mettre en œuvre pour le contrecarrer.
J’ai adoré cette histoire où les personnages sont si biens décrits, en particulier les Unwin qui avec leur entreprise de pompes funèbres, profitent des morts pour en faire leur business. Leur motivation est vile et on fait vite de les détester. Il n’y a pas une seconde de répit, les actions s’enchaînent, ce qui ne donne pas un effet d’ennui. Ce roman m’a transporté dans un autre monde certes sombre mais très réaliste et c’est ce côté qui m’a le plus enchantée.