Les gens qui s'inquiètent en permanence pour tout courent un grand risque de trouble de stress post-traumatique (SSPT), au premier choc, selon cette recherche de la Michigan State University, soutenue par les National Institutes of Health et publiée dans la revue Psychological Medicine. Alors que beaucoup d'entre nous vivent des événements traumatisants tels que la mort d'un être cher, une agression ou la confrontation à une scène de violence, seuls certains vont développer le SSPT. Pourquoi ?
Quelle est donc la différence entre ceux qui développent un SSPT et la majorité de ceux qui n'en développent pas, s'est interrogée Naomi Breslau, professeur d'épidémiologie à la MSU. Ses résultats suggèrent que les personnes les plus anxieuses sont aussi celles qui sont le plus vulnérables. L'anxiété permanente serait donc un facteur de risque important.
Le chercheur a analysé les données d'une étude cohorte, menée sur 10 ans, sur environ 1.000 personnes résidant dans le sud du Michigan. Au début de l'étude, les participants ont répondu à 12 questions permettant d'évaluer leur niveau de névrose psychiatrique, un trouble dont les principales manifestations sont l'anxiété chronique, la dépression et une tendance à des réactions excessives aux « petits » défis quotidiens et déceptions. Ces participants ont été réévalués 3, 5 et 10 années plus tard.
La moitié d'entre eux a vécu un événement traumatique au cours des 10 années d'étude. Ceux qui présentaient les scores les plus élevés de symptômes névrotiques se situent parmi les 5% des participants ayant développé le SSPT. Des résultats particulièrement convaincants, explique l'auteur, car les personnalités des participants avaient été évaluées avant cette expérience traumatisante. En effet, la plupart des études menées sur le stress post-traumatique sont des études rétrospectives.
Peu de mesures peuvent être prises pour prévenir le SSPT, mais des résultats comme ceux-ci peuvent aider les médecins à détecter les personnes les plus vulnérables. « Les médecins doivent aussi apprendre à connaître leurs patients et à leur poser les bonnes questions », conclut l'auteur.
Source: Psychological Medicine doi.org/10.1017/S0033291712002632 online December 2012 Neuroticism and post-traumatic stress disorder: a prospective investigation (Visuel Fotolia)
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