Critique Ciné : Possédée, craignez la feignantise...

Publié le 29 décembre 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

Possédée // De Ole Bornedal. Avec Jeffrey Dean Morgan et Kyra Sedgwick.


Chaque année nous avons droit au terrible film de possession incarné par des seconds couteaux du cinéma (ou encore mieux, des vieilles stars déjà déchues du monde des séries). On prend donc Jeffrey Dean Morgan, un acteur qui n'a pas peur de se ridiculiser dans aucun des rôles qu'il a pu jouer (dans un enchevêtrement de navets bien sûr) et Kyra Sedgwick qui en avait un peu marre de passer pour la fliquette de service dans The Closer et se retrouve alors en mère de famille complètement niaise dans un petit film d'horreur à la mord moi le noeud. C'est sans compter sur la présence de Grant Show qui ne vaut bien évidemment que pour sa perte effrayante de dents. Mais finalement, derrière se film beaucoup plus ridicule que drôle, se cache un grand mystère : comment les scénaristes ont pu penser une seule seconde à une histoire pareil ? Je me le demande. Car au fond ils n'ont pas cherché bien loin, pondant Possédée comme une poule pondrait un oeuf.
Clyde et Stephanie Brenek ne voient pas de raison de s’inquiéter lorsque leur fille cadette Em devient étrangement obsédée par un petit coffre en bois acheté lors d’un vide grenier. Mais rapidement, son comportement devient de plus en plus agressif et le couple suspecte la présence d’une force malveillante autour d’eux. Ils découvrent alors que la boîte fut créée afin de contenir un Dibbuk, un esprit qui habite et dévore finalement son hôte humain.
Après de crédibiliser un peu cette fumisterie, on demande à Juliet Snowden et Stiles White (Prédictions, Boogeyman) de nous rédiger un script un tant soit plus créatif. La création aura été de changer la dimension de possession. Habituellement les films de ce genre là sont reliés à la religion chrétienne, mais cette fois ce sera à la religion juive. Une astuce qui ne change finalement pas grand chose si ce n'est les incantations en hébreu à la fin du film et quelques moments à mourir de rire dans cette synagogue de fortune avec des illuminés plus terrifiés que jamais par cette petite boite renfermant le mal. Mais ce qu'il y a de génial dans Possédée c'est Jeffrey Dean Morgan. J'ai eu l'impression qu'il était le seul personnage possédé de ce film. Comme si l'acteur était tellement accro à son personnage qu'il ne voulait plus le lâché. Jeffrey c'est un peu le Nicolas Cage du pauvre, peu importe ce qu'il joue il y croit dur comme fer. C'est agréable des acteurs comme ça, qui s'épuisent dans des rôles de merde mais il faut quand même ralentir à un moment ou à un autre et faire des choix plus réfléchis.
Ole Bordenal, réalisateur danois qui fait ici sa premier incursion dans le monde américaine n'offre bien rien de nouveau sous le soleil. Je ne comprends pas pourquoi les réalisateurs européens se sentent obligé de faire des films d'horreurs catastrophiques de ce genre là pour tenter de percer aux Etat-Unis. Ce n'est pas comme s'il y avait une demande incessante pour ces films ridicules. Le dernier en date que j'ai pu voir, Insidious, n'était pas trop mauvais je l'accorde. Mais Possédée est ridicule du début à la fin. Même si les grimaces de la jeune fille ou encore quelques scènes certes faciles mais efficaces, l'ensemble se butte à une histoire bien mal narrée qui fera plus marrer le spectateur qu'autre chose. Noël reste donc synonyme de cinéma médiocre dans le genre horrifique ? Et pourtant, l'excellent Esther sorti il y a quelques années était l'exemple d'une réussite dans ce monde de l'horreur. Où est passée l'imagination à Hollywood ? Je me le demande encore.
 
Note : 2/10. En bref, même si Jeffrey Dean Morgan reste le plus cinglé de tous (complètement possédé par son rôle), le reste est navrant, ennuyeux et répété tous les carcans du genre.