Les étudiantes s'enivrent plus rapidement que leurs homologues masculins selon cette étude espagnole menée par des chercheurs de l'Université de Vigo, publiée dans l'édition du 28 décembre du Journal of Environmental Research and Public Health qui met à nouveau en garde sur la pratique du binge drinking et ses risques neurologiques.
Ces chercheurs ont étudié les modes de vie de 985 étudiants universitaires de cursus différents et de différentes années à l'Université de Vigo, dont leur consommation d'alcool et de drogues, la pratique d'un sport et le régime alimentaire. S'ils concluent à des comportements malsains ou à risque chez la plupart des étudiants, ils relèvent les résultats sur la forte consommation d'alcool, en particulier chez les jeunes femmes : D'une part, la pratique du binge drinking est plus répandue chez les jeunes étudiantes avec 56,1% d'entre elles identifiées dans cette étude comme des buveurs excessifs, vs 41,3% des étudiants. D'autre part, elles « se saoulent » en un temps record, écrivent les auteurs.
« La quantité bue par unité de temps est plus élevée chez les femmes. En d'autres termes, si les garçons boivent plus souvent, les jeunes femmes consomment l'alcool de manière plus intensive sur de courtes périodes de temps, ce qui s'appelle le …binge drinking», explique le Dr José Cancela Carral, co-auteur de l'étude.
D'autres résultats retiennent l'attention qui révèlent des habitudes de vie globalement aussi malsaines chez les étudiantes que chez leurs homologues garçons :
· 51,2% des étudiantes mènent une vie plutôt sédentaire vs 41,7% des étudiants,
· 20,9% des étudiantes font de l'exercice physique vs 38,6% des étudiants,
· 30,9% des étudiantes consomment des drogues vs 44,9% des étudiants.
· 16,6% des étudiantes ont des troubles du comportement alimentaire ou se nourrissent mal, vs 8,8% des étudiants.
A la lumière de leurs résultats, les auteurs suggèrent l'intérêt d'une information aux étudiants, des services de santé universitaire sur un mode de vie sain.
Sur la question du binge drinking chez les jeunes filles, ils relèvent également la prédisposition génétique à l'excès d'alcool, identifiée par cette étude publiée dans la revue PNAS avec le gène RASGRF2. Une piste, la génétique, qui pourrait peut-être expliquer cette propension féminine au binge drinking et pourquoi les femmes sont plus vulnérables à l'alcool.
Sources: International Journal of Environmental Research and Public Health doi:10.3390/ijerph9082728 Lifestyle and Health among Spanish University Students: Differences by Gender and Academic Discipline (Visuel © Sebastian Gauert - Fotolia.com)
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