Les chroniques de Lisianne #34. Ecriture. Lecture. Solitude. Réflexion.

Publié le 29 décembre 2012 par Leshakerdecyril

Ce n’est pas vraiment noël ce sont les fêtes. Il faut dire qu’ici les fêtes sont rares, la misère ne donne jamais le sourire aux gens, juste cette petite gamine que je croise tous les jours et qui d’un simple sourire me donne de l’énergie pour toute la journée. Le plus dur ce sont les fêtes, les rues de Paris, ma sœur, ma famille, mes neveux, mes collègues, certaines, ma vie. J’ai eu l’envie de partir pour mieux reconstruire, mieux me retrouver, au final je m’efface même si ici la vie est légère, dans la misère, mais légère.

L’humain ne parviendra jamais à lutter contre tous ces démons, mon démon à moi c’est l’affrontement, prendre pour une fois les reines, fermement, m’habiller d’un habit de guerrière, ne pas jouer un rôle, ne plus donner mon sourire de façade pour mieux pleurer une fois la lumière éteinte. J’ai juste une certitude c’est que je ne reviendrais pas maintenant, j’ai envie de mettre le pied dans des endroits reculés, m’enfoncer dans le noir, me construire des souvenirs rien qu’à moi et venir te la raconter un jour, à toi, ma sœur, mes proches, ma famille.

Soir de réveillon. Ecriture. Lecture. Solitude. Réflexion.

C’est la première fois de ma vie que je passe un soir de noël loin d’eux, je pensais que cela ne me toucherais pas, une fois de plus je me suis trompée. Même ici au fin fond de la misère, d’un pays en galère, un noël seul est un combat, la nouvelle année viendra m’achever. Il est temps pour moi d’anticiper, de me préparer, le soir du nouvel an je vais le déchirer, le violenter, le torpiller, il ne viendra pas me hanter.

A l’heure où tu liras ces lignes, j’aurais eu ma sœur, au moment où j’écris ce n’est pas encore le cas, le cœur en vrac, les palpitations à 180. Rien que nos mots, notre émotions, nos silences. 2013 sera l’année de la pudeur et de moi, nous, ensemble, les miens.