Et c’est reparti avec les traités. Ça faisait longtemps qu’on en avait pas eu. Mais attention, celui là, ça va pas être de la gnognotte. Ça va être LE traité, le Saint Graal du technocratus europeus.
Oubliez le Traité de Rome, de Lisbonne, d’Amsterdam, de Nice, le traité sur l’Union européenne dit de Maastricht, l’acte unique européen, le traité de fusion dit de Bruxelles, le Traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), le TSCG, le MES et on en passe.
Il est temps, mesdames et messieurs, d’adopter l’alpha et l’oméga de l’Union européenne chère à nos coeurs, nos portefeuilles, nos banques, nos eurodéputés, nos commissaires, notre FMI, nos lobbys, nos multinationales. Sus aux parlements nationaux, à la volonté immature et irresponsable des peuples et à leurs rêves de solidarité et d’entente. Écoutons, buvons les paroles de Jacques Delors, dans la lignée de celles de Mario Draghi, qui n’a même pas la patience d’attendre les effets du TSCG qui entre en vigueur le 1er janvier.
« La solidarité, ça passe par un abandon de souveraineté en ce qui concerne la gestion de la monnaie commune, l’harmonisation progressive des fiscalités, l’effort de cohésion à l’intérieur de la zone euro ».
[...]Aujourd’hui, c’est simple: les Européens ont le choix entre la survie ou le déclin ». [...] « Vous remarquerez que Mme Merkel a fait allusion à un nouveau traité. Et une fois de plus, c’est la France qui a dit: on verra ça plus tard ».[...]« Si nous ne faisons pas cela, c’est-à-dire consolider l’euro, trouver un bon accord avec la Grande-Bretagne, alors nous irons vers une zone de libre-échange. Une zone de libre-échange sans pouvoir politique, sans aller de l’avant, sans politique de solidarité, c’est une Europe qui disparaîtra ».
Et voilà. C’était Jacques Delors. Celui qui a contribué à la mise en place de cette Europe tehnocratique et anti-démocratique qui a mis les Etats à genoux avec ses pratiques ultra-libérales complètement folles. Ce n’est pas celle-là dont nous voulions chère Jacques. On l’a dit mais vous avez passé outre et vous avez le culot de revenir à la charge, vous qui n’avez même pas osé vous présenter à la présidentielle en 1995, par peur de vous faire battre, estimant sans doute qu’il est si bon d être nommé. Jacques Delors, le candidat qui aurait aimé être nommé président de la France…
Il y a tous les poncifs assénés depuis toujours pour légitimer la construction à laquelle on a droit dans ces propos:
- la menace du déclin: attention, si on ne fait pas ça, c’est la mort. TINA ou « There Is Not Alternative »
- la France est le vilain petit canard: pourquoi est-ce que vous ne faites pas comme les autres? La majorité a toujours raison. Votre attachement à une Europe sociale est dépassé.
- on risque d’aller vers le libre échange: alors là Jacques, pardon de vous le dire, mais c’est votre Europe qui crée et amplifie le libre échange. Vous vous foutez du Monde un peu non? Une saillie de l’ancien socialiste qui sommeille en vous, sans doute…Mais rappelez vous de l‘AELE européenne, de la « naïveté » face à la Chine, du Traité Transatlantique mis en place entre les Etat-Unis, modèle fini, et l’Union européenne, les 70 000 milliards du « shadow banking« ,….L’Union Européenne telle que vous l’avez conçue est ultra-libérale et mondialiste. Alors que nous racontez-vous là?
- la référence à Mme Merkel: et qui revoilà? Le modèle allemand. Au moins trois articles sur ce sujet ici-même et la supercherie de ce modèle de pacotille, à moins que 400 euros par mois sans protection sociale vous tente. Comment dites-vous, ce n’est pas à vous que vous pensiez pour les 400 euros par mois? Ah, dans ce cas…
- « sans aller de l’avant »: et hop, un petit coup de reproche d’immobilisme, de conservatisme, de réactionnaire envoyé à ceux qui ne sont pas d’accord avec Monseigneur Delors. Messieurs et Mesdames, les Espagnols, les Grecs, Les Italiens, Les Irlandais, Les Chypriotes, …., alors « aller de l’avant », ça vous va?
- Ne peut-on pas harmoniser les politiques fiscales sans besoin de perdre la souveraineté? Alors elle est bonne celle-là.
Discours complètement caricatural, prêt à l’emploi et prêt à consommer par les journaleux et économistes aux ordres qui vont y faire référence comme une bigote au curé de sa paroisse.
La légitimité de l’UE actuelle repose sur une démonstration rétroactive, imaginaire et à contrario, par l’absurde en fait: s’il n’y avait pas eu cette l’UE, il y aurait eu la Guerre, la crise aurait été pire, etc, etc, etc. Prouvez-le et on en reparlera après. En attendant le coût du sauvetage de l’euro a dépassé les 1100 milliards. Euro fort qui ruine l’économie européenne en plus.
Il est pénible de voir le mêmes médecins prescrire en permanence de nouveaux traitements aux maladies qu’ils créent sans cesse. Alors, par là-bas la sortie. A votre âge, vous l’avez bien mérité JD. La coupe est pleine. Place aux jeunes.
Source: Lalibre.be
A lire: Le mythe du libre-échange par le Monde Diplomatique