Le mariage homosexuel n’est pas laïc

Publié le 28 décembre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

Michel Pinton, ancien député au Parlement européen, commet un excellent texte à propos du mariage homosexuel publié sur le site de l’association Famille et Liberté, qui montre bien à quel point le lobby défendant le mariage homosexuel s’érige comme une croyance, et donc une religion. Tranchant dans la loi pour cette croyance, l’État contreviendrait à la laïcité. Extraits.

 

« On admettra que le mariage homosexuel n’appartient pas à l’héritage reçu de nos pères et mères, n’a rien d’une vérité incontestée ni d’une idée d’ordre universel et n’est jamais entré dans le patrimoine de l’humanité. Il sort des limites de la morale laïque.

(…)

En réalité, le gouvernement veut donner force de loi à une croyance : celle selon laquelle le mariage n’a rien à voir avec la complémentarité des deux sexes. En affirmant que la différence sexuelle est un préjugé voué à disparaître, il élève au rang de vérité d’Etat un dogme inaccessible à la raison. Il s’apprête à officialiser une doctrine qui, pour être séculière, n’en relève pas moins de la foi. En confondant deux domaines qui doivent rester distincts, il chasse l’idée de laïcité.

« En réalité, le gouvernement veut donner force de loi à une croyance »

Les conséquences pratiques en seront considérables. Sans laïcité fermement établie, la liberté de conscience, la liberté d’expression sont menacées d’asphyxie. La légalisation du mariage homosexuel, en affaiblissant notre laïcité, rongera inévitablement l’une et l’autre. Les signes en sont déjà visibles. Donnons-en quelques exemples.

 Les enseignants, quand ils devront expliquer la nouvelle morale à leurs élèves, ne pourront plus viser à former ce que Ferry appelait des « âmes libres » c’est à dire attachées aux vérités de la raison universelle ; ils seront condamnés à se faire les « apôtres d’un nouvel Evangile », mission rejetée par le père de notre laïcité. Ils vont jouer dangereusement avec « cette chose délicate et sacrée qui est la conscience d’un enfant ». Ils seront obligés d’enfreindre la règle d’or que la lettre du  17 novembre 1883 fixait à leurs prédécesseurs : « Au moment de proposer aux élèves un précepte…demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent dans la classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ».

« La liberté d’expression sera aussi mise au pas »

Certains maîtres encore attachés à notre laïcité, demanderont à être dispensés d’enseigner la nouvelle religion à leurs écoliers. Mais le gouvernement ne pourra leur donner satisfaction sans mettre l’Etat en contradiction avec lui-même. L’objection de conscience sur ce sujet lui sera inacceptable. Tous les fonctionnaires devront professer la croyance officielle. A ceux qui doutent d’un tel aboutissement, il suffit de rappeler le sort dont sont menacés les maires et adjoints qui ont annoncé leur volonté de ne pas célébrer de mariage entre personnes du même sexe. A ce jour ils sont plus de dix-sept mille. Le Président de la République, troublé par leur nombre et leur détermination, a vaguement promis qu’ils ne seraient pas contraints d’agir contre leurs consciences. La protestation des zélateurs de l’émancipation homosexuelle l’a vite fait battre en retraite. Tout officier d’état civil sera tenu, sous peine de sanctions, allant de l’amende à la révocation, de participer aux cérémonies du culte public.

Parce qu’elle est indissociable de la liberté de conscience, la liberté d’expression sera aussi mise au pas. Pour pressentir le harcèlement de censure qui nous attend, il suffit d’observer l’usage extensif qui est fait, avant même le vote de la loi sur le mariage, des textes réprimant l’homophobie. Le fragile barrage édifié à la hâte par la Cour de Cassation risque d’être emporté. »

La suite sur le site de l’association Famille et Liberté