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Un jeu de rôles méditerranéen

Publié le 28 décembre 2012 par Wtfru @romain_wtfru

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François le – président – français était le 19 et 20 décembre dernier en Algérie. Une visite officielle très attendue et redoutée de part et d’autre de la Méditerranée. Il a été accueilli dans la plus pure tradition tiers-mondiste et la mise en scène a été travaillée. Près de cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie l’exercice est particulièrement périlleux puisqu’il s’agit de dire aux algériens ce qu’ils veulent entendre sans contrarier Paris. François Hollande arrive avec quelques cartouches puisqu’il est en mesure aujourd’hui d’établir entre la France et son ancienne colonie une « relation normale, qualitative dont raffolent les algériens pour expliquer que tout va bien ».

La principale inquiétude du gouvernement français actuel est de succèder à Nicolas Sarkozy sur la scène internationale. Chose plutôt aisée en Algérie puisque l’ancien président n’avait pas utilisé une seule unité de son capital sympathie. Il s’était au contraire efforcé de « stigmatiser les enfants d’immigrés d’origine surtout algérienne » et « d’entreprendre de réhabilitation des anciens de l’O.A.S. (Organisation de l’Armée Secrète) avec, à l’arrière-plan, le refus de condamner le colonialisme comme un crime contre l’humanité ». « On est loin de la posture martiale et arrogante de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, venu en 2007 plus en qualité de représentant du CAC40 que de chef d’Etat soucieux de soigner les relations de la France avec l’Algérie » renchérit Hassan Moali dans El Watan.

Le quotidien d’Oran va même plus loin en avançant que « le temps est mûr pour une réconciliation du type franco-allemand ». Dans son discours de jeudi à la tribune du Parlement algérien, François Hollande a solennellement reconnu « les souffrances que la colonisation française» a infligées à ce pays, et estimé que l’Algérie avait été « soumise à un système profondément injuste et brutal», sans pour autant formuler les excuses de la France.

Néanmoins, le manque de prise de parole et de position du pouvoir algérien s’est nettement fais ressentir. Le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika a saisi que la France ne peut pas grand-chose pour lui. « L’Algérie a besoin d’investissements français, alors qu’elle n’a pas besoin d’argent ; elle en a à n’en savoir que faire », écrit Brahim Djalil, dans Le Jour d’Algérie . « Et la France n’a pas assez d’argent pour aller l’investir ailleurs que chez elle ; en tout cas, pas en Algérie – cette dernière n’étant pas à proprement parler un eldorado pour investisseurs ».

Evidemment, sous un protocole pesant et un discours édulcoré, les thèmes autres qu’économiques n’ont pas été évoqués.

Certainement un acte manqué.


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