Au vu du casting et de l’histoire, je dois dire que j’attendais ce film avec impatience. Et force est de constater que l’attente ne fut pas vaine puisque je l’ai tout simplement adoré. D’abord car sur le plan purement émotionnel, c’est sans doute le film qui m’a le plus touché en salle cette année. Et ensuite car au-delà de l’émotion qui s’en dégage, il est absolument remarquable en tous points. En effet, avec le recul, je ne vois vraiment aucun défaut à ce film. La mise en scène est époustouflante, la BO est sublime et les acteurs sont exceptionnels. Même la construction du récit est intelligente et évite certains pièges qui auraient certainement affaibli le rythme.
Et pourtant, mis entre de mauvaises mains, ce film aurait très bien pu se résumer à un film catastrophe quelconque débordant de bons sentiments. Mais grâce au réalisateur Juan Antonio Bayona qui fait le choix de se concentrer sur l’histoire de cette famille et sur les liens qui unissent chacun de ses membres plutôt que sur le côté sensationnel de la catastrophe, le film devient une véritable leçon d’humanité. L’immersion est totale et le déferlement d’émotions qui découle de l’histoire est intense comme jamais. A titre personnel, j’ai d’ailleurs rarement été ému tout au long d’un film comme ça a été le cas pour The Impossible. Outre le caractère réel du récit qui confère à l’histoire un impact émotionnel particulier, j’explique cette émotion par le fait que la famille est vraiment très crédible. En effet, on y croit sans problème et il ne faut que quelques minutes pour s’attacher aux personnages. Du coup, l’émotion est palpable dès l’arrivée de la vague et les difficultés vécues ensuite par la famille séparée sont extrêmement émouvantes.
Et si la famille est aussi crédible et touchante, c’est avant tout grâce aux acteurs qui livrent tous une prestation de grande qualité. A commencer par Naomi Watts qui est vraiment impeccable dans le rôle de cette mère blessée physiquement (et psychologiquement) qui s’accroche du mieux qu’elle peut pour son fils. Elle n’a vraiment pas volé sa nomination de meilleure actrice pour les prochains Golden Globes et j’espère qu’il en sera de même pour les Oscars. A ses côtés, Ewan McGregor est également irréprochable dans la peau de ce père prêt à tout pour retrouver ceux qui l’aiment. Très honnêtement, je ne m’attendais pas à être aussi touché par son personnage. Les scènes émouvantes sont assez nombreuses dans le film mais j’avoue que j’ai une petite préférence pour celle du téléphone qui est particulièrement belle. Néanmoins, malgré ces deux acteurs d’exception, c’est le jeune Tom Holland (Lucas) qui m’a fait la meilleure impression. Remarqué dans la comédie musicale londonienne Billy Elliott, il s’affirme dans The Impossible comme un jeune acteur avec beaucoup de talent. Je suis rarement emballé par les prestations d’enfants au cinéma mais en l’occurrence, je suis forcé de m’incliner tant il est convaincant dans un rôle pourtant loin d’être évident. Nul doute qu’on devrait le revoir très prochainement sur les écrans.En définitive, The Impossible est donc un film poignant et émouvant porté par une mise en scène somptueuse et des acteurs excellents. Sans oublier non plus la superbe BO de Fernando Velazquez qui renforce considérablement l’impact émotionnel du récit. Bien sûr, certains regretteront peut-être une émotion trop appuyée par moments mais l’histoire de cette famille est tellement universelle qu’on peut finalement tous s’y reconnaître immédiatement. Bref, un film à ne louper sous aucun prétexte !