Mais tout d'abord, un petit retour sur mes anti-previsions pour cette année :
1) absence de standard unique pour le paiement mobile : cette anti-prédiction était facile, et on peut penser que 2013 reste sur le même constat, tant les forces en présence restent conflictuelles.
2) la non disparition du sigle euro en grec sur les billets : cette anti-prédiction était aussi facile, reste à vérifier de visu avec l'arrivée des nouvelles coupures euro en janvier.
3) la non disparition du chèque : et là il faut l'avouer j'ai eu chaud puisqu'en avril , les journaux francais titraient sur la fin du chèque. Mais une fois l'émotion passée, en lisant les petites lignes du rapport Pauget, il s'agit finalement de la simple érosion naturelle et non une décision de retirer le chèque de l'arsenal des moyens de paiement. La mauvaise nouvelle pour les banques est qu'elles vont devoir encore payer des employés pour traiter les chèques pendant plus de 5 ans, la bonne nouvelle est qu'elles ont là un gisement de réduction des couts, si elles passent à la remise de chèque par mobile désormais standard aux Etats-Unis.
Parmi les choses qui n'arriveront (a priori) pas en 2013 :
1) la baisse des investissements dans les développements mobiles en matière de m-banking et m-paiement :
La multiplication des réseaux (4G, wifi, etc), des devices (smartphones, tablettes mais aussi appareil photo, lunettes, voiture, etc), des form factors et des versions d'OS, va entrainer des couts de développement et de maintenance de plus en plus lourds pour les banques et sociétés de paiement. Les postes capex/opex liés aux mobiles vont continuer à croitre, mettant de plus en plus la pression sur le rôle des agences pour les banques historiques face aux banques mobiles "pure player".2) l'harmonisation des législations européennes en matières de banques, établissements de paiement ou monnaie électronique :
A l'instar du grand public qui a saisi en 2012 l'impact des paradis européens (Luxembourg, etc) utilisés par les marques qui leur sont chères (Amazon, Starbucks, etc) sans que pour l'instant la législation évolue, il y a peu de chance qu'il y ait des progrés en 2013 en matière d'harmonisation européenne en droit bancaire alors qu'au départ, la réglementation est la même ...Anders Borg3) la nommination d'un ministre atypique de tutelle des banques (et donc des solutions de paiement notamment mobile) à Bercy :
La Suède a un excellent et atypique ministre des finances en la personne d'Anders Borg et déploie beaucoup de solutions de paiement mobile : izettle, WyWallet, Swish, et SEQR pour ne citer que les principales.
On pourrait imaginer un banquier atypique à Bercy : Matthieu Pigasse ? l'auteur de "Révolutions" et le seul banquier à pouvoir expliquer pourquoi le slogan punk des années 80 "no future" est une clé pour l'économie européenne. Mais cette nommination a sans doute peu de chance d'intervenir.
Mais si le sujet des révolutions vous passionne, lisez le dernier opus d'Ariel Kyrou "Les révolutions du net", vous y apprendrez comment copier-coller est depuis 2012 un acte de contestation, a l'instar des pavés de mai 68.