La Table ronde, 9 juin 2002, 365 pages
Résumé de l'éditeur :
Lorsque Framboise Simon revient dans le village de son enfance au bord de la Loire, personne ne reconnaît la fille de la scandaleuse Mirabelle Dartigen, tenue pour responsable de l'exécution de onze villageois pendant l'occupation allemande, cinquante ans auparavant.
Framboise ouvre une auberge qui, grâce aux délicieuses recettes de sa mère, retient l'attention des critiques, mais suscite les jalousies de sa famille. Le carnet de recettes de Mirabelle recèle des secrets qui donneront à Framboise la clé de ces années sombres.
Peu à peu, elle découvrira la véritable personnalité de sa mère, parfois si tendre, maternelle et sensuelle, subitement cruelle et tourmentée. En temps de guerre, les jeux d'enfants et les histoires d'amour ne sont pas toujours innocents. Leurs conséquences peuvent même être tragiques.
Mon avis :
Voici un très beau roman, un vrai coup de coeur.
D'abord à cause du cadre : les bords du fleuve où les 3 enfants jouent et grandissent - la nourriture, omniprésente, car l'histoire de la mère s'écrit entre les lignes de ses délicieuses recettes.
Les personnages, ensuite : la mère, d'abord très douce puis échappant aux enfants - les enfants, d'abord soudés puis développant chacun leur personnalité - Paul, l'ami bègue un peu simple, mais toujours présent - et Tomas, le soldat allemand dont la narratrice tombe amoureuse, cherchant en lui son père.
Et puis tous les membres de la famille ont des noms de fruits : Cassis, Reine-Claude dit Reinette, Framboise, Mirabelle ou Prune.
Sans oublier les villageois, personnages secondaires mais au combien important ; et le brochet Genitrix.
Il y a enfin le rythme du récit : d'abord distinct entre événements passés et récents, peu à peu, le dénouement approchant, passé et présent se rejoignent, accentuant l'effet d'accélération du récit.
Encore une fois Joanne Harris a su me retenir dans ses filets pour mon plus grand plaisir.
L'image que je retiendrai :
Celle du fleuve dans lequel les enfants cachent leurs trésors... et leur méfait.