Les mémoires n'auront jamais été autant évoquées dans les intitulés des colloques. Voici encore deux propositions qui ont retenu notre attention pour le mois de novembre.
Mémoires algériennes en transmission : histoires, narrations et performances postcoloniales (15/16 novembre 2012 - Aix-en-Provence)
Dans le cadre du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, ce colloque se propose de croiser les regards algérien et français autour de la pluralité des mémoires algériennes. L’objectif est de déplacer la réflexion du terrain hypermédiatisé et événementiel des revendications politiques à celui des transmissions intergénérationnelles et des recompositions mémorielles d’acteurs anonymes, héritiers d’un passé dont ils deviennent les témoins indirects. Le dialogue de chercheurs d’horizons différents (histoire, sociologie, anthropologie, sciences politiques, géographie, littérature, visual studies, colonial et postocolonial studies) contribuera à cartographier des deux côtés de la Méditerranée les mouvements et les singularités des narrations mémorielles des nouvelles générations ainsi que, le cas échéant, leurs points de contact ou de friction avec les récits collectifs (locaux, nationaux, transnationaux) véhiculés dans l’espace public et dans les univers associatif et artistique ( Programme complet ici).
Mémoires des migrations et temps de l’histoire (22/23 et 24 novembre 2012 - Paris)
Depuis une trentaine d’années, les mémoires sont devenues omniprésentes dans l’espace public, et un objet d’étude pour l’histoire et les sciences sociales. Dans cet ensemble, les migrants occupent une place singulière. En France, ils ont été acteurs de ces mobilisations mémorielles, sans toujours le faire au nom de leurs origines. Dans le champ scientifique, des études portant sur les mémoires des migrations ont déjà permis d’éclairer un groupe ou un événement, mais leur historicisation reste encore largement à définir et à explorer.
L’approche par les mémoires des migrations permet d’envisager l’émigration et l’immigration. Par ailleurs, elle pose comme hypothèse la pluralité des mémoires selon les groupes, les motifs et les conditions de départ, les espaces d’installation, les statuts et les époques. Elle laisse également ouverte la définition de ce qui fait mémoire, par-delà l’expression des souvenirs individuels. Elle permet surtout de rendre compte de la dimension mondiale de ces expressions mémorielles dans l’espace public, et des travaux qui leur sont consacrés.
Le colloque « Mémoires des migrations et temps de l’histoire » s’inscrit dans cette perspective internationale, qu’il s’agisse des pays d’origine, des sociétés d’installation, mais aussi des circulations de la mémoire qui épousent, sans la reproduire, la diversité et la discontinuité des expériences migratoires. En réfléchissant ainsi aux mémoires des migrations et aux usages du passé, bien au-delà du cas français, le colloque devrait permettre tout à la fois de mettre en lumière des singularités et de faire émerger des traits communs, qu’il s’agisse de la construction des mémoires, des acteurs et des vecteurs qui les portent, de leur circulation et enfin, des conflits qu’elles suscitent ou dont elles rendent compte.
Cette approche apparaît indissociable d’une réflexion autour de l’historicité de ces mémoires. Il s’agit d’abord de s’intéresser, à travers des cas particuliers, à leur dynamique dans le temps, aux questions de transmission mais aussi au silence et à l’oubli, et à l’articulation de ces approches diachroniques avec la circulation des mémoires au sein d’espaces géographiques et sociaux.
Plus généralement, le colloque s’intéressera à la place des mémoires de migration dans les évolutions générales du rapport au passé au sein d’une société donnée. Enfin, plusieurs communications permettront de replacer ces mémoires dans un processus de plus longue durée, et de réfléchir, au-delà des mobilisations contemporaines pour la reconnaissance, au rôle tenu par la mémoire dans l’histoire des migrations depuis le xixe siècle, notamment dans la formation des identités de groupe et dans la constitution de réseaux transnationaux et diasporiques (Programme complet ici)
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