De quoi ça parle ? (le pitch de la série) : En 2003, la jeune Catherine et sa mère sont attaquées par un homme. Si Catherine parvient à avoir la vie sauve grâce à l'aide d'une créature étrange, sa mère meurt cette nuit-là. Neuf ans plus tard, elle est devenue détective et reste déterminée à retrouver le responsable. Lors d'une enquête, elle suit la piste d'un certain Vincent Keller, décédé en 2002 en Afghanistan. Elle découvre que ce dernier n'est pas mort, qu'il vit depuis 10 ans en totale réclusion et surtout le reconnaît comme celui lui ayant sauvé la vie. Il s'avère que, sous l'effet de la colère, Vincent se transforme en une bête enragée et incontrôlable. Catherine accepte de protéger son identité et son secret s'il l'aide à découvrir le meurtrier de sa mère. Tous deux entament alors une relation complexe et extrêmement dangereuse... (source : Allociné.com)
Les raisons d’y jeter un oeil… Ou pas ! (mon avis critique sur la série) : Si ARROW était incontestablement une bonne surprise pour cette nouvelle saison sérielle, il est difficile d’être aussi enthousiaste devant Beauty & the Beast, vaguement inspirée de la série des années 80 imaginée par Ron Koslow, adaptée par le duo de scénaristes Sherri Cooper et Jennifer Levin (toutes deux ont travaillé précédemment, entre autres, sur Unforgettable et Brothers & Sisters). Ici, on a droit à une variation moderne et contemporaine du mythe, produite par la CW, ce qui est un indice fort de ce que proposera la série. Celle-ci recycle 2 genres porteurs, celui du super-héros, et celui du policier. Le genre Super-Héros parce que Vincent (la fameuse “Bête” du titre) est plus ou moins un Super-héros de l’ombre, sans costume, ayant des Super-pouvoirs (des sens ultra-développés), vole au secours de la veuve et de l’orphelin, et cite dans le texte, un peu lourdement même, Batman, comme s’il était besoin de surligner au stabilo, pour les spectateurs peu attentifs, l’une des directions voulues par la série. Car Vincent a été soumis à des expérimentations secrètes ayant pour but de créer un Super-soldat, expériences développant la part animale du soldat qu’il était (là encore, rien de nouveau, on pensera rien que pour les années 90 à Dark Angel par exemple). Du côté individu avec un côté obscur qui apparaît à des moments inopportuns, Beauty and the Beast rappelle également beaucoup Hulk, en particulier la série des 70’s. Il vit d’ailleurs dans un repaire secret, et ne sort, la nuit, que pour sauver des vies, le plus souvent celle de Catherine, la “Belle”.
Et le genre policier est fortement présent, car Catherine est inspectrice de police, et la série propose à chaque épisode une nouvelle enquête, comme n’importe laquelle d’entre elles. Puisqu’il faut un trauma à l’un des personnages, une quête qui servira de fil rouge ou qui explique des fêlures permettant de s’attacher à lui, Catherine a malheureusement perdu sa mère, assassinée alors qu’elle était adolescente. Mais, innovation par rapport à d’autres séries du même genre, on nous propose ici de suivre un duo d’enquêtrices, Catherine travaillant avec la séduisante Tess. Mais tous ces éléments ne servent que de cadre, finalement, à un teen drama de plus, déguisé, destiné à accompagner la série The Vampire Diaries, les deux séries étant diffusées le même soir aux Etats-unis. Car bien vite, les deux personnages vont tomber amoureux l’un de l’autre, d’autant plus qu’ils se sont rencontrés alors que Vincent lui sauvait la vie, et qu’il sera toujours prêt à l’aider en cas de besoin. Un amour non pas impossible, mais rendu compliqué par le statut de fugitif de Vincent, qui en plus se métamorphose parfois en créature monstrueuse. Le thème classique de l’amour contrarié car une situation particulière nous est donc resservi ici. Et donc est-ce que la série vaut vraiment le coup ? Hé bien les intrigues policières sont assez fades et inintéressantes. Ce qui serait vrai pour la plupart des séries policières, qui s’appuient sur d’autres éléments. Hélas, ici, les autres éléments ne sont pas assez forts pour soutenir le tout. Parce que la série abuse tellement de clichés vus ici et là qu’on finit par ne plus s’y intéresser. La série n’apporte absolument rien de nouveau aux genres dont elle s’inspire, pompant des éléments à droite et à gauche et ne proposant pas de personnages suffisamment forts ou complexes pour qu’on s’intéresse véritablement à eux. Beauty & the Beast n’est pas désagréable à regarder en soi, surtout en raison de son séduisant casting. On se plaira à retrouver une fois de plus la charmante Kristin Kreuk, accompagnée d’un assez beau gosse, Jay Ryan, à peine “abîmé” sous sa forme humaine par une cicatrice sur la joue. Les scènes d’actions sont assez bien tournées, la série pouvant se permettre de capitaliser sur l’entraînement de Kristin Kreuk, qui fut notamment l’interprète de Chun-Li lors d’un piètre Street Fighter de sinistre mémoire. Mais la comédienne, encore peut-être un peu jeune pour ce type de rôle, n’est pas toujours très crédible en inspectrice. En fait, la série rappelle beaucoup une autre série, Tarzan & Jane, qui proposait elle aussi une relecture d’un mythe à la sauce contemporaine, celui de Tarzan, afin de surfer sur le succès à l’époque de la série Smallville. Là aussi, on avait une Jane inspectrice de police, interprétée par la belle Sarah Wayne Callies, et un Tarzan gravure de mode / au physique de mannequin. Cette série n’avait d’ailleurs pas duré longtemps, ayant été annulée après la production d’à peine 8 épisodes.
En bref : Un casting séduisant et un recyclage d’idées prises un peu partout ne suffisent pas à proposer une bonne série. Si Beauty & the Beast se laisse regarder, elle est loin d’être une série indispensable ou brillante pour l’instant (à force d’intrigues inintéressantes, alors que toute la partie “mythologie” sent le réchauffé), visant surtout à offrir un sympathique complément à The Vampire Diaries.