Notre recherche a débuté avec ce tableau (désolés, nous n’avons pas trouvé de reproduction plus grande, si parmi nos lectrices et lecteurs, quelqu’un en possède une…)
Le marchand d’art l’attribuait à Jean-Baptiste Pigalle… or, si c’est un sculpteur célèbre, nous ne lui connaissions aucune peinture, ni aucun voyage à Venise dans sa biographie… Voilà un bien beau mystère à élucider !
Né dans une famille de maîtres charpentiers, Jean-Baptiste Pigalle, (né le 26 janvier 1714, Paris, mort le 21 août 1785, Paris) a commencé sa formation de sculpteur à l’âge de 18 avec Robert Le Lorrain, puis a étudié avec Jean-Baptiste Lemoyne. Son œuvre la plus célèbre est la statue Mercure attachant ses ailes (1744).
Considéré comme un maître par ses contemporains, son œuvre est à la charnière des courants baroque et néo-classique. D’après une lettre de Diderot à sa femme fin octobre 1773, il est le parrain de la petite-fille de Diderot. En 1803, son nom est donné à une rue de Paris où il avait son atelier et à la place au bout de cette rue, et de là au quartier mondialement connu de Pigalle.
Nous lui avons tout de même, trouvé un lien avec Venise, un lien qui est une longue et étonnante histoire… on peut admirer, parmi ses œuvres, deux bénitiers qu’il fit pour l’église Saint-Sulplice, à Paris.
Or, pour réaliser ces bénitiers, il a utilisé deux tridacnes géants (Tridacna gigas) qui avaient été offerts par la ville de Venise au roi de France François 1er. Il s’agit du plus grand coquillage du monde : sa coquille peut mesurer 1,5 m et peser 250 kg. Elle ne possède pas de dessin concentrique (écaille). Ils doivent leur nom familier de bénitier à leur utilisation traditionnelle dans les églises catholiques pour contenir l’eau bénite aux portes d’entrée.
A l’époque du roi François 1er, les relations entre Venise et la France sont très étroites, le roi entame le grand chantier de la Renaissance française, et l’influence de l’ambassadeur vénitien Marino Cavalli sera grande dans les choix artistiques du monarque. Dans le même temps, c’est Georges d’Armagnac qui est ambassadeur de François 1er à Venise (il sera peint par Le Titien, en compagnie de son secrétaire Guillaume Philandrier, mais c’est dans une autre histoire…)
Les cadeaux d’ambassade sont donc nombreux.
En réalité, le tableau, départ de notre recherche, à été peint par Bruna Pigalle, née dans la vallée d’Aoste en 1933.
En 1960, elle a tenu sa première exposition personnelle, suivie par de nombreux autres, dans les plus importantes villes italiennes. Sa renommée s’est propagée à l’étranger. Elle a participé à plusieurs expositions à Paris, Londres, Helsinki, Bruxelles, Francfort, Zurich, Vienne, Tokyo et New York.
Bruna Pigalle a souvent peint des vues de la belle ville de Venise.