L’année 2012 est à quelques jours de sa fin, il est temps pour nous de vous donner un récapitulatif des moments forts de cette année qui a vu son lot de surprises mais également de déceptions. De nos lignes, nous avons confiné que le meilleur. Voici notre rétrospective 2012!
Les featurings haut de gamme rajoutent une touche d’excellence à l’album. Quand Thom Yorke et Erykah Badu sont de la partie, généralement ça tape du côté viscéral des organes sensorielles. Un sans faute pour celui qui il y a quelques jours à fait le buzz en se dévoilant en Captain Murphy. Un nouvel alias inventé pour laissé de côté le personnage de FlyLo pour un rappeur au flow dévastateur. L’année 2012 fut celle de la consécration pour Flying Lotus qui ne cesse de nous étonner. Rien de surprenant à ce qu’Until The Quiet Comes soit notre album préféré.
Mais qu’est ce que c’est tellement jouissif de ne pas avoir à subir de beats trop simplets et sentir l’influence du label désormais mythique sur chacune des pistes que compose Breakthough. L’album fait partie de nos coups de coeur évidemment pour cette attente enfin comblée d’un album qui va plus loin que la musique, qui va chercher dans les tripes de l’artiste qui se livre complètement. Ce succès artistique le retrouve propulsé aux platines du célèbre Essential Mix de la BBC Radio 1 pour un set d’anthologie (voir la tracklist).
Le label Ninja Tune, habitué aux sorties intimistes mais pour une grande majorité excellentes, ne s’est trompé avec Kid Koala. Le canadien qui raconte son album aux travers de 12 pistes dont une seule nommé autrement que « Bit Blues« , laisse derrière lui un projet où les samples se comptent par centaines mais restent indétectables. Qualifié comme « Audio Science Kit », 12 Bit Blues nous offre l’opportunité de rattraper un retard culturel sur le folk, le blues, le jazz mais parsemé avec une touche de turntablism de premier choix.
La patte des quatre artistes offre sur cet album et encore plus en live, une énergie et une simplicité qui se laisse écouter par tous. Hocus Pocus et Beat Torrent, respectés dans leurs domaines tellement variés (Jazz, Funk, Hip-hop, Rock, Disco, Electro, etc.) se rallient pour un premier album qui explose les charts dès le premier jour de sa sortie. Rien d’étonnant. La philosophie du quatuor se veut plus désintéressé par le succès que par l’amour de la musique. Contrairement à un Guetta (hum hum) qui pousse le pouvoir de la facilité trop loin, les C2C travaillent avec passion leurs sons et rien que pour ça, Tetra fait partie de nos coups de coeur.
Comme un corps en suspension sur un dancefloor bondé, la sensation d’apesanteur dégagée par la mélodie colorée et les rythmes de basses profonds qui tendent vers le minimalisme fait que l’on bouffe cet EP comme un bol d’air frais dans l’univers sur-évalué de la Bass Music. Un véritable sans faute pour le coup d’essai du duo qui il semblerait explose tout en live. Si HudMo et Lunice travaillent déjà sur leurs prochains albums solo, rien n’a été mentionné sur un éventuel album commun du duo.
Kasper Bjørke – Fool | LP (HFN Music)
Fool, son troisième album sorti chez Hfn music passe du sucré au glacé, se retrouvant sous l’acmé de Deep Is the Breath ; d’une voix posée, au taux de salive mesuré, au timbre enveloppé fusionnant avec une voix féminine, haute et claire, celle d’Emma Acs. Là est l’étrangeté ; ça vibre, comme électrifié. Puis le rythme devient insistant, le rite vaudou s’entame, la piste est lancée et le temps viendra où l’hypnotique sera loué. C’est un tout agissant finalement comme une fournée de cup cakes, où se dissimulent de malicieux space cakes. Un mélange de pop, d’électro et de house dans des morceaux chaleureux et dansants à la fois suffisamment contrasté pour ne pas lâcher prise en route et même y revenir.
Galaxy se veut violent par son approche égocentrique de la musique électronique. Comme si les Denise Rules s’appropriaient différents genres avec brio pour que chaque morceau possède une âme singulière sans ruiner la cohérence de tout un projet. Pour un premier EP, les lyonnais s’amusent et vont aussi loin que leur ambition première, l’amusement, en créant une bulle récréative où l’électronique made in France prend un coup de jeune.
Que dire de plus par rapport à ses précédentes productions Abstractly Concrete et Concretely Abstract ? A part que l’ensemble est homogène dans la coolitude, pas grand-chose ; les titres Summer is Here et Brilliant donnent envie de s’allumer un gros cône en regardant les étoiles, Sundance et G-Sun de caler un bon vieux moonwalk en plein Venice Beach, UV et Sunout de faire l’amour à tout ce qui bouge pendant des heures. Big up à Photons nous rappel un certain morceau des Beastie Boys. A vous de deviner lequel. Si après ça vous n’êtes toujours pas convaincu que ce recueil de 10 pistes totalement gratuit vaut le détour, on ne sait pas quoi vous dire. Si en fait : achetez-vous des tympans neufs.
Mais dans un monde cruel et mercantile, être un « sage poète de la rue » ne suffit guère. Il faut écrire, composer, s’entourer et persévérer. Autrement dit sortir des mixtapes, donner de la voix sur les scènes locales et accessoirement taper dans l’œil d’un certain Mos Def. Une fois les premières rentrées d’argent effectuées, s’autoproduire et /ou monter son propre label peuvent être un bon moyen de percer définitivement… à moins de signer directement chez Maybach Music en serrant chaleureusement la pogne de Mr Rick Ross. Oui, ça aussi c’est pas mal. Vous l’avez compris, notre ex-futur prodige de la NBA a choisi d’emblée une grosse machine qui regroupe les dernières pointures du rap US, notamment pour produire ses 2 dernières galettes.