Je suis en mesure d’évaluer la qualité et l’honnêteté des informations contenues dans ce blogue pour la partie qui m’y est consacrée.
Docteur Gilles Chamberland
Le docteur Chamberland a obtenu un baccalauréat en droit de l’Université de Sherbrooke, un doctorat en médecine de l’Université de Montréal, un diplôme d’études spécialisées en psychiatrie de l’Université de Montréal et un diplôme d’études avancées en éthique biologique et médicale de l’Université René Descartes à Paris.
Bien des gens voient aussi le docteur Chamberland à la télévision ou l’entendent aussi sur diverse stations de radio alors qu’il commentera l’actualité judiciaire de divers procès ( Docteur Turcotte, l’affaire Magnotta, Jolène Riendeau,….. )
Le docteur Chamberand ne commente pas seulement l’actualité judiciaire mais en fait partie depuis très longtemps ou ses expertises psychiatriques sont déposées devant les Tribunaux.
Rappelons par exemple le cas Hinse, l’histoire de cet homme emprisonné à tort pendant 5 ans qui a ensuite poursuivi le procureur général du Canada ou le docteur citait: Ces injustices n’ont pas eu d’impact négatif quantifiable sur sa vie ou mieux, cet arrêt obligatoire dans sa vie lui a permis d’apprendre à fonctionner selon des normes attendues, tout en lui permettant de se développer un bagage de culture générale qui ne lui aurait pas été accessible autrement.
Le journaliste de La Presse Yves Boisvert en avait même fait un article le 18 avril 2011
Afin de nous intéressé à l’expertise médicale, regardons ensemble quelques jugements de l’année 2012 ou le docteur Chamberland fut appelé à se prononcer
Pour continuer dans la même veine soit la qualité et l’honnêteté des informations contenues dans ce blogue nous allons mettre les liens vers des décisions rendues ainsi qu’un ou plusieurs paragraphe de ces dernièrs.
Raymond et Sécurité Kolossal inc.
[43] De son côté, le docteur Chamberland n’a pas retenu d’atteinte permanente, mais considère que la problématique psychologique du travailleur relève de problèmes personnels.
[7] Docteur Chamberland rappelle que la pensée demeure désorganisée. Monsieur ne fait que commencer à répondre à la médication.
[12] Docteur Chamberland ajoute que monsieur est apte à subir son procès, malgré le délire grandiose.
M.B. et Commission scolaire A
[110] Pour tous ces motifs, le tribunal écarte l’opinion du docteur Chamberland sur l’atteinte permanente à l’intégrité psychique
V.M. et Compagnie A
[30] De plus, selon le docteur Chamberland, si le travailleur souffre d’un état dépressif, celui-ci est exacerbé par ses problèmes financiers personnels et non pas par sa blessure au genou.
Ouellette et Centre d’hébergement Dorval
[36] Avec égard, on lit au paragraphe [62] de la décision que l’opinion du docteur Chamberland est écartée parce que ce médecin minimise l’importance des antécédents physiques et ne tient pas compte de tous les facteurs qui peuvent expliquer la condition psychique. On ne peut prétendre que la conclusion n’est pas motivée.
Côté et Centre de réadaptation Lucie-Bruneau
[134] Les affirmations du docteur Chamberland à l’effet que la travailleuse ait souffert de dépression majeure en 2003-2004 et qu’au moment de l’événement de 2005, cette condition était stabilisée, en rémission, ne sont fondées sur aucun document médical mais sur les seules affirmations de la travailleuse.
Rousseau et Kruger Wayagamack inc.
[92] Par ailleurs, le fait que le travailleur ait pu ressentir une certaine culpabilité, comme le souligne le docteur Chamberland, ne peut, selon le tribunal, expliquer à lui seul le trouble d’adaptation qu’il a vécu, puisque cette pathologie découle en premier lieu des gestes de monsieur Beaudoin. D’ailleurs, même si le travailleur a un certain sentiment de culpabilité, les notes évolutives colligées par la CSST à l’occasion de la collecte de données contemporaine à l’événement font ressortir que le travailleur a été traumatisé par un comportement agressif et violent de monsieur Beaudoin et qu’il a craint d’être attaqué à cause de sa violence verbale et de son comportement
[93] Enfin, bien que le travailleur présente, comme bien des personnes, un certain trait de la personnalité narcissique, cette condition ne peut expliquer à elle seule sa réaction.
Mavrakis et Fondation canadienne du rein
[105] Le docteur Chamberland fait un très bon résumé des faits vécus par la travailleuse à son travail et conclut qu’à la lumière de ces faits, la travailleuse présente un trouble d’adaptation avec humeur anxieuse et dépressive attribuable à l’épuisement vécu par elle à tenter de s’adapter à la surcharge de travail et aux exigences de productivité de son employeur.
Simbert et Sécuritas Québec
[77] Le docteur Chamberland est psychiatre depuis 1995. Il réalise des expertises depuis environ 1996 dans le cadre de poursuites criminelles, de poursuites civiles notamment en matière de responsabilité ainsi qu’en droit du travail y incluant en matière de santé et sécurité au travail. Présentement, il travaille environ 3 jours par semaine en pratique privée, il a la charge d’environ 15 à 16 patients et il consacre une à deux journées par semaine à l’expertise. Enfin, il enseigne aux étudiants de médecine.
Résidence Sorel-Tracy et Trottier
[202] D’autre part, et surtout, le soussigné est d’avis que l’opinion du Dr Chamberland explique et démontre la relation entre la dépression diagnostiquée chez la travailleuse et sa lésion professionnelle de décembre 2007. Le tribunal retient entièrement l’opinion du Dr Chamberland.
Leduc et Société Parc-Auto du Québec
[32] À la suite de son examen, le docteur Chamberland conclut à un trouble d’adaptation avec humeur anxieuse et dépressive. À l’axe II, il ne retrouve aucun trouble ou trait de personnalité pathologique. À l’égard de l’axe IV, il souligne qu’au niveau des facteurs de stress, la travailleuse lui mentionne l’événement où un individu l’aurait menacée à son travail.
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Comme nous pouvons le constater en 2012 le docteur Gilles Chamberland à témoigné à 11 reprises ou il fut appelé à se prononcer sur la condition psychiatrique de certaines personnes.
M’ayant donc demandé pourquoi le journaliste Yves Boisvert avait sursauté en lisant le jugement Hinse: Hinse c. Québec (Procureur général) j’ai pris un peu de temps pour le regarder:
Extraits du jugement Hinse
[119] Pour comprendre l’impact de l’erreur judiciaire dont a souffert ce dernier, le psychiatre déclare devoir d’abord circonscrire autant la personnalité que le caractère qui le définissent au début de sa vie d’adulte. Il a alors, résume-t-il, développé une personnalité instable qui l’empêche d’investir adéquatement et à long terme dans des activités et dans des personnes. Quand les fausses accusations sont portées contre lui, il entretient déjà de la colère contre les injustices de la vie en raison des événements malheureux qu’il a vécus dans le passé alors qu’il s’est senti rejeté et abandonné. Avant son incarcération, il présente en effet des éléments hautement problématiques de carence et de trouble du comportement auxquels son enfance le prédisposait : il affiche des caractéristiques d’une personnalité antisociale
[120] Commentant son séjour en institution pénitentiaire, l’expert écrit :
Autant cette incarcération injuste a eu pour effet d’amplifier l’amertume déjà présente chez lui, autant cet arrêt obligatoire dans sa vie lui a permis d’apprendre à fonctionner selon des normes attendues, tout en lui permettant de se développer un bagage de culture générale qui ne lui aurait pas été accessible autrement. Monsieur a tout le mérite d’avoir su profiter de cette période de façon positive et constructive.
(La soussignée souligne)
[..]
[123] Selon l’expert Chamberland, Hinse, qui avait manifesté des problèmes de personnalité avant son incarcération, n’a plus présenté de comportements inappropriés par la suite. Non seulement aurait-il alors mené une vie normale mais l’aurait-il au contraire réussie à plusieurs niveaux, écrit le psychiatre qui continue :
Il est toutefois clair que le cadre structurant, nettement supérieur à ce que Monsieur avait connu avant son incarcération, lui a permis de s’investir dans des activités qui ont favorisé son développement.
(La soussignée souligne)
[124] Aussi est-il d’avis que l’emprisonnement, loin d’avoir exacerbé une trajectoire marginale et dysfonctionnelle, a plutôt encadré un processus développemental qui s’annonçait déficient. Puis, avant de conclure que cette expérience de vie n’a pas entrainé chez Hinse de pathologie ou d’altération au niveau du fonctionnement, il déclare :
Certes, la privation de liberté a surement été frustrante pour Monsieur, tout comme elle a pu provoquer de l’amertume et de l’irritabilité. La présence de méfiance est loin d’être étonnante en milieu carcéral. Les ruminations que Monsieur peut avoir face au sentiment d’injustice qu’il a subi sont aussi normales. Ces ruminations n’ont toutefois pas empêché Monsieur de réussir sa vie par la suite.
(La soussignée souligne)
[..]
d) conclusion du Tribunal relativement aux rapports d’expertises psychiatriques
[145] Le Tribunal ne peut pas adhérer à la thèse que l’expert Chamberland défend. Son approche présente des lacunes importantes : ses affirmations sans nuances manquent d’objectivité.
[146] Lors de sa plaidoirie, le PGC affirme être tombé en bas de sa chaise quand il a pris connaissance du rapport de l’expert Chamberland qui prétend que l’incarcération de Hinse lui a été bénéfique. En effet, après avoir entendu ce dernier dépeindre pendant plusieurs jours la descente aux enfers qui a été la sienne, le Tribunal, surpris des durs commentaires que formule le psychiatre, ne peut pas leur allouer tout le poids qu’il souhaiterait qu’il leur accorde. Ses exagérations portent ombrage à l’opinion qu’il donne. Qu’il ne reconnaisse pas qu’Hinse soit un homme brisé, fragmenté, fracassé est, pour dire le moins, renversant. De l’avis du Tribunal, son analyse ne tient pas la route.