Conseils pour être au pair

Ma vie à Londres a pas mal changé depuis que je suis au pair. Vivre avec une famille suppose beaucoup d'avantages - avec la sécurité de l'emploi pendant l'été, le logement fourni, un environnement sécurisé et pour ma part une famille très ouverte d'esprit - comme des inconvénients avec les horaires variables, le fait de ne pas se sentir vraiment "chez soi", de ne pas pouvoir sortir le soir quand on veut, de devoir plannifier tout à l'avance, mais dans mon cas les avantages sont bien plus nombreux que les inconvénients.
Pour ceux et celles qui voudraient devenir au pair, il est vrai que choisir sa famille, surtout en ligne, c'est un peu la roulette russe. Il y a toujours des petits trucs qui énervent comme les petites manies de la famille, les enfants gâtés qui ne s'étonnent plus de rien, même quand la nanny (en l'occurence, ma noble personne) construit de ses petites mains un vaisseau spatial en carton. Pour apprendre une langue, c'est le top, moi même, j'apprends tous les jours des mots, des expressions et des façons de m'exprimer plus simples et idiomatiques (et oui ce n'est pas toujours facile de donner des conseils clairs avec une bonne prononciation à un enfant de 5 ans à qui il faut souvent expliquer des mots). En outre, depuis que j'ai commencé ce job et que les assistants de français sont devenus une espèce en voie de disparition à Londres, je continue de sortir les weekends et un soir pendant la semaine. Je traîne beaucoup plus avec des anglophones, chose ô combien difficile ici à Londres. Alors comment ai-je fait? 
Rencontrer des anglois
Alors oui, je l'avoue, j'ai un petit peu triché. D'abord j'avais un correspondant anglais resté à Londres avec qui j'ai gardé contact sur feuceubeuk. Mais surtout, j'ai rencontré des anglophones dans de vrais pubs anglois. Se retrouver seul(e) dans un pub parraît intimidant mais avoir des amis souvent très en retard aux rendez-vous peut avoir des avantages. En effet les gens seront plus tentés d'aller vous parler si vous vous trouvez tout seul au comptoire à attendre désespéremment vos potes coincés dans le métro. Mais si jamais vous trouvez que le délicieux nectar qu'est l'alcool est une abomination, il y a toujours les gigs ou les open mic (à prononcer /opeun maik/), des mini concerts dans une bonne ambiance pour rencontrer des gens. La difficulté là est qu'avec la musique, il est assez difficile de comprendre et de se faire entendre mais les entractes sont là pour vous aider. Enfin, il y a toutes les organisations et les évènements auxquels vous pouvez participer: charities (run for life), festival du rhum/du livre/de la jelly, concerts d'été dans les parcs (surtout pendant les JO), bénévolat, festival des gens tous nus sur des bicyclettes, que sais-je??!

J'ai un micro pénis, mais ça va, je le vis bien. Pardon si je ne vous sers pas la main.

Instaurer une routine
Aussi bien avec l'enfant qu'avec la famille, instaurer des limites dès le début et s'y tenir. Tenir une petite charte avec des points pour l'enfant avec les règles écrites en gros sur la porte du frigo, mettre en place le "time out" sur la "naughty step" des escaliers avec un nombre de minutes proportionnel à l'âge de l'enfant (donc Ben 5 ans a droit à 5 minutes dans un coin s'il se tient mal) et ne pas hésiter à l'utiliser. Il vaut mieux être une nanny stricte qu'une nanny qui se fait marcher sur les pieds. Parler avec l'enfant, le rassurer, lui faire des bisous, des câlins et des chatouilles. En suite, programmer un planning avec les parents (pendant l'année, il y a l'école et les clubs donc c'est facile mais l'été et avec des tout petits, il faut absolument une routine avec des activités à l'intérieur et à l'extérieur, n'hésitez pas à vous informer pour savoir ce qu'il se passe autour!!) pour ne pas que l'enfant s'ennuie. Jouer mais aussi instaurer des moments de calme (lecture, dessin, écriture, création de voie de chemin de fer), de devoirs (si l'enfant est friand de lecture, de dinosaures, de princesses, il faut exploiter à fond les intérêts!!)
Préparer le repas de l'enfant
Une chose qui m'éffrayait le plus avant de commencer le job d'au pair était de savoir ce que j'allais bien pouvoir  lui cuisiner. Et puis je me suis découverte un nouveau talent: créer des personnages en nourriture! Souvent les enfants vont décréter ne pas aimer un plat ou un aliment cuisiné par les parents, c'est donc une très bonne opportunité pour vous de les réintégrer dans votre cuisine sous une forme différente. Depuis que je cuisine pour Ben, je lui ai fait manger un peu de tout et il est très rare qu'il me dise qu'il n'aime pas (il me l'a dit qu'une fois au début et depuis plus rien). Donc si les parents vous disent de ne pas cuisiner quelque chose que l'enfant "n'aime pas" (càd qu'il a choisi de ne pas manger à un moment donné), passez outre, ils pourraient être très surpris!Il est aussi important de susciter un intérêt pour la nourriture que vous faites, dire "tonight's diner is a suprise" ou "your pudding is going to be legen...wait for it...dary!" avec un air complice. J'ai aussi constaté que manger avec l'enfant et lui parler avec pourquoi pas un peu de musique en fond sonore (au lieu de regarder la télé par exemple) est très bénéfique. Les portions doivent être raisonnables, si l'enfant ne mange pas tout c'est sûrement parce qu'il n'a déjà plus faim. Si vous en faîtes trop, conservez ou montrer aux parents pour qu'ils aient une idée de ce que vous faites à leur chérubin. En aucun cas, cuisinez pour les parents, vous n'êtes pas là pour ça mais si vous aimez cuisiner, pourquoi pas partager vos cookies avec les parents autour d'un même goûter. Pensez aux "five a day", les légumes sont vos amis et faciles à sculpter! 

Image piquée à Claire :)