« Forêt asémique » est une thèse de l’étudiante Shahira Hammad, de l’Université des arts appliqués de Vienne (Autriche). Cette thèse « spéciale » et magistrale a été réalisée en 2012 sous la direction de Hernan Diaz Alonso et de son professeur adjoint Steven Ma. Les professeurs avaient demandé aux étudiants d’envisager une nouvelle gare à Vienne, la Westbahnhof. Shahira Hammad a choisi de conserver le bâtiment existant, mais de le surcharger avec des structures chaotiques filandreuses et complexes. Selon elle, son intervention a été inspirée à la fois de la nature et de la culture, en essayant d’évoquer une sorte d’ordre spontané. En intitulant son travail « Asemic Forest », l’étudiante pousse le projet vers le désordre, vers le trouble du langage : l’asémie (ici le langage architectural bien évidemment). Une sorte de réaction contre le rationalisme excessif. Shahira Hammad entend ainsi redonner sa complexité au tissu architectural et urbain. Ce projet est d’une grande richesse car on peut aussi y déceler une dialectique entre extérieur et intérieur. Où est l’entrée ? Où sont les ouvertures ? Ainsi qu’une dialectique entre le minéral et le végétal (où est la limite de la flore urbaine et du bâti filandreux). À cet égard on apprécie la métamorphose du projet entre l’hiver et l’été. C’est peut-être avec le temps et les saisons que cette forêt chaotique asémique révèle finalement le mieux sa complexité. Un projet qui me rappelle aussi l’opéra Arena Venom de Hend Almatrouk. Tiens, un projet également viennois.
[Via super-architects]