Avec 489 festivals, salons ou bourses organisés sur le territoire francophone européen en 2012, les événements autour de la BD continuent de se développer, particulièrement en France.
Cette vitalité s’est toutefois ralentie par rapport à l’an passé où l’on dénombrait 455 manifestations (toujours selon l’indicateur du site opalebd.com) : les chiffres nets ne variant qu’en France, pays qui concentre 90% des rendez-vous. La part des événements de moins de 3 ans baisse à 26,2% contre 32,3% en 2011. Les créations, à l’instar d’Écono’Mer à Brest, ou le retour du Festival BD du groupe Delcourt à Paris, sont au nombre de 47, contre 61 en 2011.
graphisme et statistiques © Manuel F. Picaud / ACBD
Malgré l’encombrement, le calendrier se polarise sur les deuxième et dernier trimestres (c'est à dire aussi les périodes principales de sorties d'albums) avec près des 2/3 des manifestations, dont 73 en octobre et 63 en mai. Seules 29% des manifestations exigent des droits d’entrée modérés (3 € en moyenne et jusqu’à 14 € la journée).graphisme et statistiques © Manuel F. Picaud / ACBD
Une cinquantaine de lieux continue de rassembler l’essentiel des visiteurs que la plupart des organisateurs relèvent en hausse, à l’instar d’Aix-en-Provence pour Les Rencontres du 9e art (58 000 contre 54 000), le festival d’Amiens (33 000) ou le Festival BD-Fil de Lausanne (32 000 contre 28 000), et surtout le Comic Con et Japan Expo de Villepinte qui, avec 208 000 entrées (contre 192 000), talonne désormais le chiffre officiellement stable de l’incontournable Festival International de la Bande Dessinée à Angoulême (215 000). La fréquentation reste globalement la même au Quai des Bulles de Saint Malo (32 000) et au bd BOUM de Blois (24 000), ainsi que dans les salons du livre dont les principaux sont toujours Paris (190 000 entrées), Nancy (170 000, contre 140 000 en 2011), Montreuil pour la jeunesse (160 000, contre 155 000), Genève (92 000), Brive-la-Gaillarde (80 000), Bruxelles (70 000) et Limoges (entre 50 et 60 000).
quelques auteurs présentés aux journées BD et Franc-Maçonnerie à Épinal © Manuel F. Picaud / ACBD - 2012
L’ensemble de ces événements se différencie par la durée, les formats ou encore les genres proposés – de la bande dessinée franco-belge aux mangas et aux comics, en passant par l’alternatif et les blogs, l’art contemporain et la jeunesse. Notons cependant que les festivals strictement mangas ou comics sont stables et très minoritaires. Par ailleurs, les principales tendances de l’année consistent dans le croisement des genres, dans la spécialisation (à l’instar de BD et Franc-maçonnerie à Épinal ou le Salon des Ouvrages sur la Bande Dessinée à Paris) et dans une part croissante de la bande dessinée dans une centaine de salons du livre.
Public à une conférence du Salon des Ouvrages sur la BD
© Manuel F. Picaud / ACBD -2012
C’est à l’occasion de ces évènements que les 78 membres de l’ACBD, l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée (voir aussi le site acbd.fr), se réunissent - notamment au salon du livre de Paris et au bd BOUM de Blois. L’ACBD honore des albums remarquables parus dans l’année : le Prix Asie-ACBD 2012 (Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi aux éditions Cornélius) remis à Japan Expo et le Grand Prix de la Critique 2013 (L’Enfance d’Alan d’Emmanuel Guibert chez L’Association) remis à la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image, pendant le Festival d’Angoulême. Prix que la ministre de la culture française, Aurélie Filippetti, a salué en publiant un communiqué de presse pour féliciter le lauréat : après l’entrée du 9e art au catalogue de respectables revues comme Lire et Philosophie Magazine qui lui ont consacré des numéros spéciaux en 2012 ou de prestigieux éditeurs d’art comme Citadelles & Mazenod, son triomphe dans les salles de vente les plus huppées des capitales francophones et le fait que les grands musées nationaux l’accueillent désormais sans rechigner, ce geste est un signe de plus pour confirmer que la bande dessinée a encore gagné en légitimité et qu’elle est, désormais, bien ancrée dans les pratiques culturelles.
Journalistes présents à Blois pour délibérer du Grand Prix de la Critique
en novembre 2012 © Laurent Mélikian / ACBD
© Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD et Manuel F. Picaud / acbd.fr Un grand merci à Bruno Lemaître / opalebd.com