Comme en chaque fin d’année, le traditionnel rapport annuel de Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD (Association des Critiques et journaliste de Bande Dessinée) dresse un état précis du secteur de l’édition consacré au neuvième art.
Baptisé « 2012 : prolifération et polarisation », sa dernière version de 32 pages, richement documentée, souligne que « dans un contexte difficile et morose, tant sur le plan économique (où les parts de marchés sont de plus en plus dures à maintenir et à conquérir) que social (où les relations entre auteurs et éditeurs n’ont jamais été aussi tendues), la production d’albums de bande dessinée a augmenté pour la 17e année consécutive. Les acteurs du 9e art sont donc toujours aussi dynamiques et continuent de proposer une offre abondante et diversifiée, mais cette prolifération de nouveautés, destinées à un public atomisé, rend plus compliquée la gestion des stocks et la visibilité des albums en librairie. Inquiétude, vigilance et prudence sont de mise ! D’autant plus que, dans cette situation éditoriale confuse, les locomotives du secteur ont du mal à rencontrer leur public et les tentatives de transfert vers les nouveaux supports numériques ne sont pas encore à maturité. »
Les principaux thèmes du rapport annuel de Gilles Ratier:
- Production – Pour satisfaire un public de plus en plus atomisé, l’offre de bande dessinée connaît une nouvelle progression : 5 565 livres de bande dessinée ont été publiés en 2012 – soit une augmentation de +4,28% par rapport à 2011 – dont 4 109 strictes nouveautés.
- Édition – Le marché est fortement polarisé : 4 groupes dominent la production et l’activité du secteur avec 44,87% de la production, alors que 326 éditeurs ont publié des bandes dessinées en 2012 (contre 316 en 2011).
- Évaluation – Alors que le secteur résiste plutôt bien dans un contexte économique difficile, le tirage des 89 titres ayant bénéficié des plus fortes mises en place est en baisse.
- Traduction – Le marché francophone est toujours l’un des plus ouverts au monde extérieur puisque 2 234 nouvelles bandes dessinées ont été traduites en 2012 – dont 1 586 proviennent d’Asie et 448 des États-Unis -, soit 191 de plus que l’année passée…
- Réédition – 1 051 nouvelles éditions ou intégrales, de plus en plus qualitatives, permettent d’alimenter un secteur patrimonial qui se porte plutôt bien ; il y en avait eu 1 058 l’an passé.
- Prépublication – En 2012, on trouve en kiosque, au niveau de la bande dessinée, 77 revues spécialisées et 10 séries de fascicules.
- Création – Sur le territoire francophone européen, 1 951 auteurs ont publié au moins un album en 2012. Selon les critères retenus depuis 10 ans (cf. infra), on peut estimer que 1 510 auteurs réussissent encore à vivre, souvent difficilement, de la création de bande dessinée.
- Information – On recense, en 2012, 11 revues papier et 34 sites spécialisés dans l’information et la critique de bande dessinée.
- Mutation – L’apparition des revues de bandes dessinées numériques offre de nouvelles pistes, mais le développement du 9e art sur les supports digitaux est encore très faible !
- Adaptation – Les œuvres du 9e art sont, cette année encore, un réservoir conséquent pour les autres médias ; et inversement…
- Manifestation – Avec 489 festivals, salons ou bourses organisés sur le territoire francophone européen en 2012, les événements autour de la BD continuent de se développer, particulièrement en France.
-> Consulter et télécharger l’intégralité du rapport annuel 2012 de Gilles Ratier.