Il y a quelques
jours, j’ai entendu un extrait des Pieds
sur terre de France Culture. Si mes souvenirs sont bons, un dirigeant d’un
fonds d’investissement de 6md€ (fermé en 2008), expliquait que la France devait
se mettre au travail, que « la fin
de la récréation avait été sifflée » ; qu’elle devait comprendre
que certains emplois iraient à des pays plus compétitifs ; qu’elle s’abusait
en pensant que faire payer les riches la sauverait ; qu’il avait peur pour
ses enfants, qui apparemment vivaient dans un ghetto protégé (bientôt le départ ?) ; qu’il préférait la charité à l’impôt ;
que d’ailleurs il la pratiquait en dormant à l’église avec des SDF et en
participant à des dîners de bienfaisance préparés par des chefs à 3 étoiles ;
que la religion catholique s’opposait à l’intérêt à court terme, mais pas au
profit à long terme (c'est-à-dire à 5 ou 10 ans)…
Le libéralisme anglo-saxon caricaturé par quelqu’un qui n’a rien
des idéaux américains ? Serait-ce que l’on appelle un collabo ?
Ce fonds a vécu pendant une période spéculative. Ce qui
signifie qu’il n’a probablement rien apporté au monde, mais plus probablement abusé
de l’irrationalité ambiante pour s’enrichir colossalement. Et ce en compromettant
la viabilité de quelques entreprises. (Un tel fonds touche 20% des plus values
qu’il fait gagner, normalement de l’ordre de 20% par an, plus de l’ordre de 3%,
soit 180m€ par an, de frais de fonctionnement, et ce pour rémunérer quelques associés.)
Comment peut-on traiter les Français d’assistés, dans ces conditions ?
Il y a pire. L’assassinat de l’honnêteté intellectuelle, et de
la religion catholique, pour s’acheter une bonne conscience. Mais ce qui passe
le plus mal est peut-être l’épisode du trois étoiles. Coup de pied de l'âne ? Cette classe d’oligarques
à la russe a développé une forme de culture du bling bling, qu’elle croit de la
dernière distinction. Ses 4x4 et ses Rolex prétendent remplacer le monde de
Proust. Le LVMH des Champs Elysées est son navire amiral.