Trio Enfant Terrible ( Conny Schneider - Simone Schirru - Garif Telzhanov) au Café Flamingo, Bruxelles, le 23 décembre 2012

Publié le 23 décembre 2012 par Concerts-Review

Le Flamingo, 24 e ou 25 e établissement bruxellois tendance, ouvert par Frédéric Nicolay ( Belga, Potemkine, Greenwood, Zebra, Bar du Matin, Le Paradis du Kebab, Walvis,... ( pas sûr des sources). Ouvert depuis le début de l'été, quasi face au KVS, territoire privilégié de travailleuses haranguant le client en lançant des 'ça va, chéri' ou des ' tu montes' à l'accent roumain ou estonien, t'avais pas encore eu l'occasion d'y mettre les pieds, ce sera chose faite en ce cafardeux dimanche précédant  la dinde et les  marrons.

L'affiche annonce un concert du trio Enfant Terrible à 16h.

On te largue à la Porte d'Anvers vers 15h30,  t'es gentille Zoltana, pour les galipettes je te refile le n° de Dominique, mon compte est à sec, c'est la fin du mois.. O K , suis un vieux con et on pensera à l'exercice solitaire...tu pénètres, merci Manfred Mann, dans un pretty Flamingo tristement désert, ambiance Un Singe en Hiver, avec un Gabin à sec.

Aucune trace des musiciens qui débarquent, un à un, vers l'heure du thé.

Enfant Terrible trio =  Conny Schneider (sax)-Simone Schirru (guitar)-Garif Telzhanov (bass).

Cosmopolitisme à l'honneur: Conny Schneider, Essen, 1984, au sax.

La nana est à la fois saxophoniste et trapéziste et combine souvent les deux activités.

Elle fait partie de l'Upside Down Quartet, joue parfois en guest avec le psychedelic band Sungrazer, a fait partie de Tiefenrausch ( Ska punk) et a monté quelques spectacles tenant de la performance ou du cirque ( Shrunken Heads - Puma - A Sea of Stories etc..).

Garif Telzhanov, Alma-Ata ( Kazakhstan), 1978, à la basse électrique.

Garif sort du Lemmensinstituut où il a suivi les cours chez Philippe Aerts, notamment.

Des collaborations diverses dans notre radieux royaume: Wayne Shorter Tribute Band, Koen Geudens Trio/ Reflections Trio, Alegria Group, Eve Beuvens, Robin Verheyen, Pascal Mohy...

 Simone Schirru, Cagliari ( Sardaigne) à la guitare.

Diplomato in Chitarra Jazz, con il Maestro M. Ferra, s'est produit aux quatre angles de la péninsule et ailleurs ( Chicago, Paris, Bombay...) , a joué avec la crème jazz transalpine,  enseigne la guitare jazz depuis 2005 ( depuis 2012, à Bruxelles) , a sorti trois CD's, en 2013 on le retrouvera sur l'album Man On Fire and The Soul Soldiers, du Soul-R'n'B-Funk groupe bruxellois du même nom.

 Au menu ce dimanche, des standards cadrant avec la période fête de la Nativité.

La smooth jazz ballad  ' Beatrice' ( Sam Rivers) ouvre.

Un sax charmeur, une guitare volage et Garif assurant  le fond rythmique à lui seul, euh sorry, pendant un bref instant, un harmonieux fond de sirènes la Maison Poulaga  est de sortie soutient l'efficace bassiste.

Clientèle peu concernée, nous sommes deux à applaudir!

Place au uptempo de Sonny Rollins,  'Tenor Madness'.

Elle a du souffle, Conny relayée par Simone qui cavale comme une jeune pouliche effarouchée

Toujours dans l'indifférence la plus totale, l' onctueux ' Darn that dream' interprété dans les tonalités sobres et subtiles à la  Chet Baker.

Virage swing nerveux , avec l'incisif ' Peggy's Blue Skylight' de Charles Mingus.

Profitant du travail incroyable du bassiste, le sax et la guitare se permettent d'audacieuses échappées en solitaire.

Le premier set s'achève avec le soyeux classique de Cole Porter ' What is this thing called love'.

Une ou deux Volga ( c'est du houblon, mon Ghinzu) et set 2.

Pour rester dans le brassicole, ' Stella by Starlight', propice à la rêverie étoilée.

Les mômes de Cocteau enchaînent sur le sinueux ' Israel' de John Carisi ( composé pour Miles Davis), de vicieuses attaques de guitare déchirent ce long blues.

C'est Noël, The Wizard of Oz, ' Somewhere over the rainbow' , plus sentimental que cette rengaine, tu meurs !

Après la cassonade, du funk avec le juteux  'Cantaloupe Island' d' Herbie Hancock.

Dur, dur de rester assis, tes guibolles exigent de l'action.

' Invitation' du hard bop agité, suivi du syncopé ' Well you needn't ' de Thelonious Monk, la Sardaigne mitraille sévère tout en grimaçant hideusement.

La chevrotine siffle à tes oreilles, bordel, t'avais pas été prévenu qu'une battue devait avoir lieu et t'as pas entendu les cabots annonçant l'arrivée des flingueurs.

Heureusement les choses se calment avec la dernière salve, le bienvenu, par cette météo spongieuse, 'Sunny'.

Après le concert, les musiciens viennent serrer  les paluches des auditeurs attentifs, corvée ayant pris 22 secondes.