Aux alentours de 2008-2009, Matthew McConaughey a presque complètement disparu. A cette époque, l'acteur était devenue une caricature dont on se moquait dans les talk-shows et sur Twitter. Même Matt Damon y allait de son imitation moqueuse. C'est dire ! En gros, c'était le mec qui, après quelques remarquables rôles à la fin des années 90, s'était un peu trop allé à son personnage de comédies romantiques bof, en enlevant un peu trop sa chemise (les abdos, tout ça). Puis, il est revenu. Il a laissé tomber les romcoms bof et a remis le couvert dans le ciné indépendant. Cinq films en 2012. Il y était extraordinaire à chaque fois. Un "scene stealer" comme disent les Américains. Bernie de Richard Linklater. Mud de Jeff Nichols. Paperboy de Lee Daniels. Killer "Suce mon Fried Chicken Nugget" Joe de William Friedkin. Magic Mike de Steven Soderbergh. Je ne sais pas si j'aurais cru la personne me disant que McCo serait mon entertainer préféré de 2012. Mais les faits sont là : drôle, émouvant, effrayant. Il est définitivement le GRAND acteur de composition de l'année. Et s'il n'a pas un Oscar pour un des films sus-mentionnés, c'est que les Oscars puent du cul.
Avant que la série démarre, à la fin de l'année 2011, on ne parlait que de Zooey Deschanel. Les premiers épisodes n'étant pas d'une qualité incroyable, les haters s'en sont donc donnés à coeur joie, me forçant à réagir. Puis le monde est entré dans 2012 et New Girl est devenue la meilleure série comique générationnelle à voir le jour depuis un certain 19 septembre 2005. Et ce, par le grâce de son casting. Zooey bien sûr. Mais Jake Johnson aussi. Lamorne Morris également. Même Hannah Simone. Mais surtout Max Greenfield aka Schmidt. La scénariste Liz Merriweather a pris de l'assurance. Les épisodes sont devenus plus drôles, parfois incroyablement émouvants et New Girl, derrière le marketing adorkable et quirky, s'est imposée comme une série beaucoup plus ambitieuse qu'il n'y paraissait au début.
Lindsay Lohan et d'autres font parfois oublier qu'être un enfant star ne signifie pas forcément drogue, fête et autodestruction. La preuve avec Joseph Gordon-Levitt. Celui qui tourne depuis qu'il a sept ans a vu se concrétiser deux ans de travail en une seule année. Quatre films : The Dark Knight Rises d'abord, suivi de Premium Rush (son premier premier rôle dans une production hollywoodienne), suivi de Looper et enfin Lincoln (le 30 janvier 2013 en France). Impossible de passer à côté de JGL qui ne peut attirer que la sympathie, avec son air débonnaire, sa passion (son site HitRecordJoe) et son irrésistible charme de boy next door. Et parfois, il fait ça...
Depuis que la pop music est pop music, elle n'a cessé d'aller vers plus de cynisme, avec des filles de plus en plus déshabillées, des mélodies de plus en plus putassières et des stratégies marketing de plus en plus racoleuses. Et si certains s'y retrouvent encore, beaucoup d'autres (dont moi, bien sûr) ne retrouvent plus grand chose d'intéressant dans la pop-music mainstream de cette nouvelle décennie (à part Katy Perry). C'est dans ce contexte qu'est apparue Carly Rae Jepsen et son entêtante mélodie : "Hey, I just met you, And this is crazy, But here's my number, So call me, maybe?" Pas de sous-textes racoleurs. Pas de rythmes débilitants. Pas de mini-shorts ras le mariage. Juste une petite chanson pop bien ficelée et un peu naïve, chantée par une jeune fille toute mignonne (mais pas débile) qui ne se serait pas fait connaître avec une sextape. Voilà ce qu'a apporté Carly Rae à 2012 : de la fraîcheur. Et comme une chanson n'aurait peut-être pas suffit à la faire figurer dans ce top, elle a aussi fait tout un album du même calibre.
Révélée au grand public par Bridesmaids en 2011, l'australienne Rebel Wilson est ce qui est arrivé de mieux à la comédie en 2012. My Best Men, Bachelorette et Pitch Perfect (le 8 mai 2013 en France) n'étaient pas vraiment les plus grands films comiques de cette année mais Rebel, avec son ton pince-sans-rire et son bagout et son incroyable énergie étaient, sans nul doute, le meilleur de ces comédies moyennes (pour être gentil dans le cas de Bachelorette). Mais c'est surtout ses prestations dans les divers talk-shows et interviews qui en a fait une incroyable machine à rire. Mes préférés : avec Maude Apatow pour Hello Giggles, chez Jimmy Kimmel et chez Conan O'Brien.
J'avais un peu oublié Charlize Theron. Depuis 2008, elle avait un peu disparu. Et en 2012, on l'a vu dans Young Adult, dans Prometheus et dans Blanche-Neige et le Chasseur. Je me suis alors souvenu à quel point elle était une actrice incroyable. Certes, les rôles de méchantes garces lui ont un peu collés à la peau mais, il faut bien avouer, elle était parfaitement castée. D'autant que son humour et sa douceur en talk-show prouvent bien que c'était seulement de magnifiques rôles de composition.
C'est facile de détester Lena Dunham. Je comprends assez bien ceux qui n'arrivent pas à la voir en peinture. Son exhibitionnisme Ses répliques définitives sur ses contemporains. Son égocentrisme. Mais je n'arrive pas à la détester. Pour une raison très simple : je l'admire énormément. J'admire qu'elle se soit construite (presque) toute seule. Premier film à mini-budget à 23 ans. Repérée à Sundance par Judd Apatow qui voit en elle le point de vue féminin de ses propres obsessions et donc première série à 25 ans. Elle écrit tout. Elle joue. Elle produit. Elle réalise. Et elle le fait avec brio. Lena Dunham est une artiste complète et le parfait miroir de son époque. D'où les réactions parfois extrêmes qu'elle provoque. Mais Girls est, me semble-t-il, le truc qui s'approche le plus de la psyché de la jeunesse de cette nouvelle décennie, qui montre le mieux toutes ses contradictions, ses peurs, ses forces. Et je ne vois pas comment on ne pourrait pas admirer ça.
Faut-il faire l'inventaire des tweets, messages, posts, articles annonçant l'apocalypse pour le 20 juillet 2012, le jour où on allait pouvoir constater les ravages de la catastrophe : Anne Hathaway serait Catwoman devant la caméra de Christopher Nolan pour The Dark Knight Rises et ça ne pouvait être qu'insoutenable. Après, c'est clair qu'entre 2008 et 2011, l'actrice n'a pas fait grand chose pour qu'on l'aime. Voyez Passengers, Bride Wars, Valentine's Day, Alice au Pays des Merveilles, Love & Other Drugs. Mais voilà, en ce qui me concerne, je me rappelais surtout de sa grâce naturelle dans Princess Diaries, de son humour dans Ella Enchanted, de son charisme magnétique dans Le Diable s'habille en Prada et surtout de son rôle bouleversant de junkie dans Rachel Getting Married. Anne Hathaway est une brillante actrice de composition et elle l'a brillamment démontrée aux haters dans The Dark Knight Rises. C'était la meilleure chose du film. Et il paraît que c'est la même chose avec Les Misérables (Le 13 février prochain en France). Et sinon, je voulais parler de ces cheveux courts qu'elle a arboré toute cette année. Parce que tout le monde me dit le contraire sur Twitter : oui, elle est absolument magnifique avec les cheveux courts !
Cet été, je suis parti voir Vanessa à Brighton, histoire de me reposer et décompresser. J'avais donc besoin de remplir mon Kindle. Je me suis alors dit que j'allais tenté les romans Young Adult en prenant conseils auprès d'une célèbre blogueuse rousse. Et j'ai commencé par The Perks of Being A Wallflower de Stephen Chbosky. Putain. J'ai eu un choc. Un des très rares chocs littéraires de ma vie. J'ai lu et vu beaucoup d'histoires sur l'adolescence. Mais aucune ne m'avait jamais semblé aussi réelle, aussi proche de ma propre adolescence, pourtant terminée depuis un petit moment. C'est pour ça que j'inclus Stephen Chbosky dans cette liste, pour ces émotions incroyables ressenties à la lecture de son roman. Mais pas seulement. Car ce livre est sorti en 1999. La raison principale de sa place ici, c'est qu'il a réalisé l'adaptation ciné cette année. Mais si je ne l'ai pas encore vu (elle sort le 2 janvier 2013), j'ai vu à peu près 142.395 fois la bande-annonce. Et j'ai les mêmes frissons qu'à la lecture du livre. A chaque fois.
Depuis le milieu de l'année, je ne blogue plus beaucoup, faute de temps. Mais j'essaye toutefois de maintenir une certaine présence via mes articles pour Slate, via Twitter, via Tumblr et via la page Facebook du blog. Tous ces supports m'ont en effet permis de rencontrer des gens extraordinaires dont la plupart sont devenus mes (meilleurs) amis et donc 'entertainers' préférés. D'abord, la petite bande Virginie, Mélanie, Jonathan, Vanessa, Ariane, Aïcha, Maxime. Ensuite, Magali An que je n'ai pas beaucoup vu en 2012 et que je compte bien voir plus souvent en 2013. Je vous aime tous très fort. Et en 2013, peut-être aurais-je la chance d'entendre plein de nouvelles histoires...